LES ACADIENS "HABITANTS" EN GUYANE DE 1772 A 1853
L'examen détaillé des généalogies et des résultats économiques des habitations des quartiers de Kourou, de Sinnamary et d'Iracoubo entre 1772 et 1853 montre que les colons
Acadiens, venus en Guyane dans le cadre de la désastreuse "Expédition de Kourou" de 1764, ont plutôt bien réussi leur implantation, contrairement aux conclusions avancées
par la plupart des spécialistes de la période. Ce constat nous amène à relancer le débat sur l'émergence de véritables cultures paysannes, via la société d'habitation,
parallèlement ou en dehors de la société de plantation.
Les 11000 morts de l'expédition de Kourou de 1763 ont à jamais marqué la réputation de la Guyane française à une époque où, sous le nom de "France Équinoxiale", le duc de
Choiseul voulait faire de la colonie un nouveau Canada et, selon Winzerling (1955), en devenir lui-même le vice-roi. Les chiffres cités à propos des Acadiens ont parfois le
don d'exaspérer démographes et historiens. Ils sont ici un raccourci indispensable pour bien comprendre les événements qui ont marqué cette phase essentielle de l'histoire
de la Guyane.
En 1762, la population de la Guyane est composée d'environ 750 "habitants" blancs, 100 "libres" (affranchis, libres de couleur ou encore "gens de couleur libres"), 5000
esclaves noirs, auxquels il faut ajouter environ 700 Amérindiens vivant sur le littoral mais n'intéressant plus guère l'administration coloniale. En 1763 et 1764, environ
14000 colons blancs auraient été envoyés dans la colonie, parmi lesquels un nombre d'Acadiens très difficile à évaluer. On estime qu'environ 11000 colons sont morts dans
les premiers mois qui ont suivi leur arrivée ou durant le trajet, qu'environ 2000 ont pu être rapatriés et qu'à peine un millier (dont peut-être 400 Acadiens) sont restés
malgré des conditions plus ou moins difficiles qui seront la cause de nombreux nouveaux décès, dès les premiers mois de l’installation de ces colons, qui étaient tous
volontaires. Les Acadiens, qui avaient jeté leur dévolu sur les quartiers de Kourou et de Sinnamary, ne furent pas épargnés. D'après les registres de l'état civil
("registre des morts") que j'ai pu consulter pour Sinnamary, environ 80Acadiens sont décédés en un an, entre décembre 1764 et décembre 1765, une vingtaine en 1766 et 1767.
En 1772, la population de la Guyane compte environ un millier de blancs, 300 libres de couleur et 8500 esclaves. Le nombre de colons blancs restera stable jusqu'à
l'abolition de l'esclavage en 1848 qui affranchira 12333 noirs. En 1853, il n'y a que 16817 habitants en Guyane. Le nombre des Blancs a diminué, à la suite au désastre
économique qui a accompagné l'abolition qui a touché certaines "habitations". Il diminuera encore, à cause de la maladie et, selon Cardoso (1971), à cause d'une trop grande
consanguinité, jusqu'à la disparition des Blancs en tant que groupe ethnique différencié, dès la seconde moitié du 19e siècle. Les dernières familles blanches disparurent
sans laisser de trace entre 1848 et 1890. Les Acadiens auraient donc disparu avec ce groupe, pour les mêmes raisons, mais aussi et surtout consécutivement à un important
métissage facilité par le type de structure économique qui s'était mis en place dans les quartiers de Kourou et de Sinnamary (puis d'Iracoubo à partir de 1785) et que nous
appellerons ici "société d'habitation".
Mettre en avant le rôle qu'ont pu jouer les Acadiens dans la formation de la société créole guyanaise, c'est prendre en compte les conséquences dues au fait que ces
habitations fonctionnaient avec un nombre relativement peu élevé d'esclaves (deux, trois, parfois quatre), contrairement à "la société de plantation", celle des grosses
habitations qui nécessitent un nombre considérable d'esclaves (250 à 300 pour les plus grosses habitations de l'Ile de Cayenne en 1848). La trajectoire de vie des Acadiens
en Guyane est intimement liée au sort de la société d'habitation. Ignorés le plus souvent, sauf au moment de l'arrivée des déportés de 1795 et de 1796, mis à l'écart des
ambitions économiques des administrations successives, les habitants de ces quartiers ont vécu en quelque sorte en marge des mutations décisives de la colonie (projets
d'aménagement des terres basses, etc.), qui auguraient d'un mode de vie qui allait devenir dominant dans la formation sociale post esclavagiste, celui de la petite
paysannerie créole des bourgs côtiers.
Pourquoi dès lors s'intéresser aux Acadiens de Guyane ? Tout d'abord, parce que 150 à 200 Acadiens, installés en Guyane, en 1767, dans une colonie de 1500 "habitants", est
loin d'être un nombre négligeable. Ensuite, parce que l'observation des résultats économiques des quartiers de Kourou, de Sinnamary, puis d'Iracoubo, entre 1772 et 1848, et
celle des généalogies des habitants reconstituées sur cinq ou six générations, de 1763 à 1853, contredisent totalement les idées reçues concernant cette migration en Guyane,
ainsi que les conclusions le plus souvent avancées à propos de cette "expédition de Kourou".
IMAGES D'UN DESASTRE, IMAGINAIRE D'UN ECHEC : UNE RECONSIDERATION DES SUITES DE L'EXPEDITION DE Kourou
La plupart des spécialistes de la période, comme Émile Lauvrière (1924), considèrent la Guyane comme le lieu d'un "autre naufrage acadien" où ne subsisteraient, à la fin du
19e siècle, "que quelques épaves". On constate, bien au contraire, le relatif succès de leur implantation, tant sur le plan démographique qu'économique, de 1766 à 1772,
puis jusqu'en 1853, date à laquelle nous avons pour l'instant interrompu notre recherche.
Cette découverte est, par ailleurs, de nature à reconsidérer l'ensemble de l'historiographie guyanaise, que celle-ci s'appuie sur des travaux historiques ou sur des récits
de voyageurs, de déportés ou d'habitants qui voudraient d'une part que les Acadiens disparaissent de l'histoire des quartiers de Kourou, de Sinnamary et d'Iracoubo, à partir
de 1765, au profit des Alsaciens et des Allemands, donnés comme seuls rescapés de "l'expédition de Kourou" et donc à l'origine du peuplement des savanes de Kourou jusqu'à
Organabo, d'autre part que ces terres aient toujours été peuplées "d'épaves", de troupeaux égarés et, en ce qui concerne les habitations, de "mauvaises huttes, moins propres
que les loges de nos sabotiers des grandes forêts".
Mais, au-delà de la reconstitution de la véritable histoire des Acadiens en Guyane, l'intérêt de cette recherche est anthropologique, dans la mesure où, parallèlement à la
recherche sociolinguistique (Chaudenson, 1991) qui vise à démontrer le caractère fondamental de la phase dite de la "société d'habitation" pour la genèse de la langue
créole, il nous semblait essentiel de vérifier si, à partir d'une recherche en anthropologie historique sur l'insertion écologique de ces populations et sur leurs stratégies
matrimoniales, on ne retrouvait pas des données fondamentales pour la compréhension des phénomènes de créolisation socioculturelle.
Il n'est, bien sûr, pas question de procéder ici à une réévaluation complète de la société d'habitation qui, selon Chaudenson (1991 : 94), se caractérise par une lente
montée en pourcentage de la population servile et par des conditions de vie quotidienne très difficiles qui mettent sur un pied d'égalité noirs et blancs. Nous voulons
simplement isoler quelques-uns de ses effets structurants en ce qui concerne ce que l'on peut appeler la formation d'une petite paysannerie créole guyanaise, après avoir
constaté qu'un tel examen n'avait jamais été effectué à l'échelle de la Guyane pour la période considérée, et bien sûr mettre en évidence le rôle moteur des Acadiens dans
cette formation.
En Guyane, l'étude de ce qu'il est convenu d'appeler la "société d'habitation" concerne essentiellement le devenir des communes du littoral (Ouanary, Approuague, Mana) après
l'abolition de l'esclavage, c'est-à-dire la réinstallation des communautés rurales sur de nouvelles bases économiques qui correspondent à ce que l'on appelle la
"civilisation de l'abattis" (culture sur brûlis). C'est l'avènement de "l'habitation créole" avec la création d'une multitude de petites exploitations agricoles (Jolivet,
1982). Il s'agit ici de prendre en compte l'existence d'un même type d'exploitation (par la taille, car bien sûr les "habitants" avaient un ou deux esclaves) en marge de la
moyenne ou de la grosse habitation esclavagiste, dans une zone qui n'a jamais connu les effets de ces dernières.
On sait, bien entendu, que sur les quelques 500 "habitations" répertoriées en Guyane dans les années 1840, à peine une centaine avaient une certaine envergure, c'est-à-dire
un nombre d'esclaves suffisamment important pour dépasser le stade de la petite exploitation de type "paternaliste" où "l'habitant" n'est aidé que par quelques esclaves.
Mais dans certains quartiers, comme ceux de Sinnamary ou d'Iracoubo où ce type de petite "habitation" était devenu la règle depuis 1765, on n'a guère enregistré à partir de
1848 de rupture brutale au niveau de la structure de l'exploitation, si ce n'est, bien sûr, une démobilisation générale dans un premier temps qui a conduit à l'abandon de
nombreuses" habitations" et au départ de certains propriétaires ruinés.
Mieux encore, un rapport militaire de 1787 (cité dans Coeta, 1992) précise que plus du quart des habitants de la colonie se retrouvent installés entre Carouabo et Iracoubo,
constituant une population de "Petits Blancs" équivalente, toute proportion gardée, à celle qui pouvait peupler les Hauts de La Réunion ou la côte entre Saint-Pierre et
Saint-Philippe, à peu près à la même époque: "Il y a plus d'habitants qui y résident que dans aucun autre quartier de la colonie, quoique celui-ci ne soit habité que jusqu'à
Iracoubo, ils sont au nombre de 285 de tout sexe et âge, il faut observer que dans ce monde ne sont aucunement compris les indiens d'Organabo, de Mana, de Maroni et autres
lieux circonvoisins qui sont très nombreux. On cultive un peu de rocou dans ce quartier et des vivres seulement pour les esclaves, les habitants se livrent de préférence à
l'éducation des bestiaux qu'ils élèvent avec succès dans des savanes d'une étendue immense. On compte dans cette partie environ 5000 têtes de gros bétail, non compris le
menu qui consiste principalement en cochons".
LA CREOLISATION DES ACADIENS DANS LE CADRE DE LA SOCIETE D'HABITATION
En 1772, le quartier de Sinnamary regroupe 175 habitants et 58 esclaves. Sur les 67 habitations recensées en 1767, près de la moitié appartiennent toujours à des Acadiens.
Sur les 33 habitations qui ont à leur tête un "habitant" canadien (de Québec) ou acadien, sommairement relevées en 1767(ce nombre dépasse quarante si l'on inclut les
familles dont l'épouse est canadienne ou acadienne), 27 existent toujours en 1772, et sont entre les mains des mêmes familles. Il est donc difficile de parler de l'échec de
l'implantation des Acadiens en Guyane, d'autant plus que ces mêmes familles vont faire passer la population des quartiers de Sinnamary, d'Iracoubo et de Kourou respectivement
à 784, 422 et 792 habitants, en 1853, avec un nombre d'esclaves inférieur à celui des habitants en 1848. En d'autres termes, la population des quartiers de Sinnamary et
d'Iracoubo a été multipliée par plus de cinq entre 1772 et 1853, passant ainsi de 233 à 1209 habitants, tandis que la population totale de la Guyane s'accroissait faiblement
entre ces deux dates, passant ainsi d'environ 10000 à 17000 habitants.
Comment expliquer de tels résultats dans le contexte si traumatisant des suites de l'expédition de Kourou ? La réponse tient, en partie, dans la volonté de réussite qui
animait ces Acadiens, volonté dont ils avaient déjà fait preuve en Acadie quelques années plus tôt pour constituer, au milieu du XVIIe siècle, ce que P. D. Clarke (1994)
appelle "une société paysanne à l'américaine", précisant au passage que du côté des relations interethniques, le métissage était plus important qu'on ne le croit, ce qui
n'eut cependant qu'un effet mineur. Question de mentalité donc, dans cette population de pionniers habitués au travail de la terre dont les ancêtres étaient venus travailler
pour le compte de compagnies (1635) et auxquels s'étaient joints des engagés, des soldats congédiés, quelques survivants métis de la première génération qui pratiquait déjà
une agriculture diversifiée et le commerce (cabotage, pêche sédentaire, construction navale, etc.). Leur motivation n'était peut-être pas identique à celle qui avait guidé
leur première migration vers l'Acadie, mais il restait probablement chez ces colons un certain esprit d'entreprise et de réussite qui faisait probablement défaut à d'autres
membres de l'expédition de Kourou.
La constitution de lignées et l'alliance matrimoniale
Dès les premiers mois de leur installation sur les terres concédées dans les quartiers de Kourou et de Sinnamary, une vie sociale intense a pu être mise en place avec, comme
priorité, la constitution de familles, formant de nouvelles lignées, qui allaient prendre possession des nouvelles habitations. Il est manifeste que les Acadiens ont été
tentés par la constitution d'une communauté largement endogame (on le voit lors des remariages de veufs et de veuves). Mais, face aux nombreux décès qui décimaient leur
groupe dès les premiers mois de leur installation, ils furent contraints à des alliances exogames avec d'autres groupes de blancs, quand cela s'avérait possible (Allemands,
soldats congédiés, colons réfugiés des Antilles, vieilles souches créoles blanches de Guyane, nouveaux arrivants), avec des esclaves noirs ou métis quand la pression sociale
parvenait à s'assouplir, ou tout simplement en contractant des unions illégitimes. On le constate aisément avec les premiers mariages célébrés dans la paroisse de Sinnamary
en janvier 1765 : Alexandre Pierre Marie Thomas, sieur de la Vallée, avec Anne Lambert, veuve de Paul Girouer de l'Ile Saint-Jean; François Villedieu, fils de Jean-Baptiste
Villedieu et de Catherine Grosset de Louisbourg, avec Victoire Diarse, fille du défunt George Diarse et de la défunte Marie Campian de l'Ile Royale; Jean Charles Yvon avec
Marie-Eve Olné du Palatinat; Guillaume Lessart de Saint-Malo avec Marie-Rose Billard, fille de Simon Billard et de Marie-Josèphe Charpentier de l'Ile Saint-Jean (les 7 et
15 janvier avec pour témoins des Lecraig, Lecoudé, Noreau, Lavigne, François Cadet, Michel Benoist, Pierre Girard, etc.)
La deuxième vague de mariages, enregistrée les 22 et 23 juillet 1765, confirme cette volonté de resserrer les liens de la communauté acadienne. On peut signaler, en
particulier, les mariages de Charles Desroches, officier bleu,36 ans avec Julienne Lecraig, 29 ans, fille de Guillaume Lecraig et Marguerite Langouette de Louisbourg;
Jean-Baptiste Nicolas Levesque, 29 ans, avec Marie-Françoise Benoist, 27 ans, fille de Charles Benoist; Jean Boileau, 32 ans, avec Marie Vincent, 22 ans, fille de Jean
Vincent et Marguerite Hébert de l'Acadie; François Cadet, 23 ans, de Québec, fils d'Augustin Cadet et de Marie-Louise Desrosiers, avec Marie Guédry, 20 ans, fille de Pierre
Guédry de Louisbourg; Joseph Lachance, 24 ans, de l'Ile d'Orléans, Canada, fils de Joseph Lachance et Marie-Jeanne Thivierge, avec Marie Bertrand, veuve de Yves Lamarre,
30 ans, fille d'Antoine Bertrand.
On retrouvera une partie de ces ménages dans le "recensement des habitants de Sinnamary fait le 1er mars 1765" puis, dans le "recensement des habitants du poste de Sinnamary
fait dans le mois de mai 1767" : 235 habitants dont 213 personnes libres, mais surtout 67 habitations avec chacune à leur tête un chef de famille ou d'exploitation que l'on
nomme "habitant"11. Notons, en particulier, que quatre de ces habitants sont des veuves dont deux vont se remarier par la suite. Marie Petit-Pas, veuve de François Osanne,
décédé en janvier 1765, se remariera par exemple avec Étienne Vergnes, le 30 septembre 1771.
Une vie communautaire va se développer très rapidement, à l'image des "Cadies" du Québec, à partir de la soixantaine d'habitations de Sinnamary et de la vingtaine de Kourou,
avec les familles des gardes-magasiniers (Canceler, Morgenstern), des chirurgiens (Cabrol, Rougier), des passeurs (Bigot, Haas),des commandants de quartier (Pradines, de
Marcenay). On notera le rôle clé de certains groupes "donneurs de femmes", constitués à la suite de nombreux décès masculins dans ces familles ou à un nombre plus élevé de
filles. Ils marieront deux ou trois sœurs (Hébert, Boulanger, Guédry), le plus souvent après des premières vagues de veuvages. Les "renchaînements" d'alliances furent ainsi
nombreux entre Acadiens mais aussi avec les Alsaciens, les soldats congédiés, les réfugiés de la Guadeloupe et de la Dominique.
Comme en Nouvelle-France à la même époque, on crée une organisation familiale différente des modèles de la société paysanne française des XVIIe et XVIIIe siècles. Sa
particularité réside d'abord dans l'esprit de liberté qui accompagne l'établissement des colons dans les savanes de Kourou, de Sinnamary et d'Iracoubo, puis dans un
écosystème qui favorise l'élevage, la petite exploitation agricole, donc des habitations de taille modeste, un certain paternalisme à l'égard des deux ou trois esclaves qui
partagent le sort de l'habitation, des unions illégitimes et rapidement un grand nombre d'enfants mulâtres, reconnus ou non, selon les périodes. Dans cette organisation
familiale où prédominent une mentalité de "colon", l'établissement des frères sur des lots voisins (plutôt que leur maintien sur une terre commune qui serait celle du
lignage), le remariage rapide des veuves, la suprématie des liens de voisinage sur certains liens de parenté, une forte solidarité sociale (liens d'entraide) autour des
unités écologiques de base que sont l'habitation, le quartier, la paroisse, on remarque que la logique de l'esprit de liberté propre au colon du nouveau monde rejoint celle
de la société d'habitation avec la domination sexuelle des blancs sur les noires (concubines d'habitants le plus souvent), ainsi que la hiérarchie socio raciale dans un
contexte de "robinsonnade" (le partage du même dénuement, des mêmes cases de bois et de feuilles que l'on appelle "carbets" en Guyane).
A la troisième génération, le métissage était devenu important. Certaines habitations comptaient au moment de l'abolition de 1848 plus d'une dizaine d'esclaves. Il s'agissait
le plus souvent de la compagne esclave de l'habitant, de ses enfants et petits-enfants, de quelques vieillards. Certains habitants s'étaient remariés deux ou trois fois, les
femmes mourant régulièrement en couche ou peu de temps après. Les affranchissements sont nombreux, par exemple en 1833. L'état civil des paroisses (mariages, décès,
naissances) nous permet de cerner au plus près la mémoire familiale des quartiers, la saga de certaines familles jusqu'à leur disparition des différents registres
disponibles.
Voir Source et suite : Bernard CHERUBINI http://genealogie.dalbiez.eu/Habitants Acadiens Guyane.html
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