Guyanologie - La Guyane, an Tan Lontan

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L'esclavage dans l'empire colonial français



L'histoire de l'esclavage en guyane


La traite négrière et l'esclavage ont été pendant plusieurs siècles les moteurs de l'économie des Caraïbes et de l’Amérique du Sud. Au XVIe siècle, les colons espagnols avaient d’abord obligé les populations amérindiennes à travailler la terre. Ces populations indigènes n’ayant pas survécu aux dures conditions d'esclavage en raison des maladies et du travail harassant, les Espagnols commencèrent alors à importer des Africains dans les colonies parce qu'ils étaient réputés mieux supporter le travail forcé dans le climat éprouvant des Caraïbes et de l'Amérique équatoriale. La France, à l’exemple des autres puissances européennes, n’a pas fait exception et s’est mise aussi à l’esclavagisme.

En 1673, le roi Louis XIV autorisa la création de la Compagnie du Sénégal, qui devait conduire des esclaves noirs aux Antilles et à la Guyane. Cependant, contrairement à la Hollande qui avait organisé la traite des Noirs en faveur du Surinam (plus de 400 000 Africains déportés jusqu’en 1823, année de la suppression de l’esclavage), la France, par la Compagnie de la Guyane, préféra vendre ses cargaisons d‘esclaves à Saint-Domingue (île d’Hispaniola: Haïti et République Dominicaine) plutôt que de les envoyer en Guyane dont le développement économique semblait beaucoup moins important. De fait, plus de 700 000 esclaves furent déportés aux Antilles françaises entre 1673 et 1789, dont 600 000 juste à Saint-Domingue, les autres furent envoyés en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Christophe (devenu aujourd’hui Saint-Kitt-et-Nevis), etc. Au moment de la suppression de l’esclavage en juin 1848, la Guyane ne comptait que quelque 12 500 esclaves. Grâce à cette modeste main-d’œuvre, la colonie effectua la prospection des forêts, l'établissement de plantations de sucre et l'exploitation du sous-sol. Quant aux efforts de colonisation française, ils se soldèrent par des échecs, la plupart des colons blancs ayant trouvé la mort. C’est pourquoi les Africains déracinés constituèrent très vite la majorité de la population guyanaise.

Afin de «protéger» les esclaves des îles françaises (et la Guyane) contre les excès de leurs maîtres, le ministre Colbert avait obtenu de Louis XIV une ordonnance (en 1685) instaurant un régime précisant les devoirs des maîtres et des esclaves. Ce code, appelé le Code noir, restera en vigueur dans toutes les Antilles et en Guyane jusqu'en 1848 (date de l'abolition définitive de l'esclavage par la France), mais il fut rarement respecté. Bien que ce code ne traitât pas des questions de langue, il dépouillait l’esclave de toute son identité. En effet, après le baptême catholique obligatoire, l'Africain devenait un Nègre et changeait de nom, abandonnant ses habitudes vestimentaires et sa langue, puis était marqué au fer rouge et affecté au travail servile.

Dans l’incapacité ou l’impossibilité d’apprendre la langue du maître, les esclaves s’approprièrent néanmoins les mots de celui-ci en recourant à la grammaire (africaine) qu’ils connaissaient. Du contact entre les maîtres dominants et les ethnies africaines dominées vont naître de nouvelles langues: les créoles. C’est donc à l’époque de l’esclavage que se formèrent les différents créoles. Le terme de créole possède deux étymologies, l'une portugaise , l'autre, espagnole , qui viennent du même mot latin criare, signifiant «nourrir» ou plus précisément «serviteur nourri dans la maison», et servant à désigner l'enfant blanc né et élevé dans les colonies européennes. Puis, ce mot sera utilisé pour désigner également la population noire et, par voie de conséquence, la langue de cette population. En Guyane, comme dans les anciennes colonies françaises (Martinique, Guadeloupe, Saint-Domingue, La Réunion, etc.), la base lexicale du créole s’est élaborée à partir du français.

L'esclave, un Homme exploité par un homme... Source : http://www.terresdeguyane.fr/articles/esclavage/

L'esclave est un homme, une femme, un enfant, qui a perdu sa liberté en devenant la propriété d'une autre personne. Cette dernière dispose d'un pouvoir absolu sur cet esclave pour obtenir de lui un travail forcé. L'esclave, quelle que soit l'époque historique, est traité comme une marchandise. Il est vendu ou acheté comme un objet. Il ne peut prétendre à aucun droit de propriété. Ses liens de mariage ou de parenté ne sont pas reconnus dans la plupart des cas. Ainsi, ses enfants ne lui appartiennent pas, et un père, une mère ou des enfants esclaves peuvent être vendus séparement.
Une société esclavagiste représente quant à elle une société où l'esclavage joue un rôle économique et social fondamental. L'essentiel des emplois serviles est effectué par les esclaves, permettant ainsi l'enrichissement des grands propriétaires et de l'élite de la société. L'esclave ne prenant la place de personne, mais répondant au contraire à une nécessité économique (généralement une pénurie de main-d'oeuvre agricole), il semble naturel à une société esclavagiste, voire même légitime, de lui imposer cet asservissement.
L'esclavage : d'hier à aujourd'hui... L'esclavage a probablement existé tout au long de l'histoire de l'humanité et dans différentes civilisations, mais il semble que les premières formes d'esclavage à l'échelle d'une nation soient apparues dans l'Antiquité. La Grèce antique et Rome ont été les premières sociétés esclavagistes, utilisant les esclaves pour le développement économique et l'enrichissement de leur nation. Les esclaves étaient généralement les vaincus d'une guerre. Dépossédés de leurs biens, ils sont ensuite conduits dans les grandes villes pour être vendus. Par exemple, durant la première guerre Punique (264-341 av J.C), les Siciliens ne pouvant se racheter aux Romains pour la somme d'une livre d'argent sont ainsi asservis. Un des plus célèbre esclave de cette époque est le gladiateur Spartacus qui mena le plus grand soulèvement d'esclaves de l'Antiquité (ralliant plus de 70.000 hommes), et qui réussit à tenir en échec durant 2 ans l'armée romaine (de 73 à 71 av. J.C), avant d'être tué par Crassus.

Le commerce triangulaire Après la découverte de l'Amérique en 1492 par Christophe Colomb, l'esclavage a pris un tournant particulier...
Avec les voyages des Européens au XVe et XVIe siècles, partis à la conquête des nouvelles richesses ,
Avides de ces nouvelles richesses que sont les épices ou les métaux précieux, les Portuguais, Hollandais, Français et Anglais tentent tout d'abord d'utiliser la main-d'oeuvre locale pour exploiter les ressources minières ou pour cultiver la canne à sucre qui ne pousse que sous le climat tropical. L'esclavage apparaît alors dans le Nouveau-Monde avec l'asservissement des populations indiennes... Les maladies tropicales, celles apportées par les européens, ainsi que les mauvais traitements, vouent à l'échec toutes les tentatives d'exploitations minières et agricoles. A Haïti, Christophe Colomb dénombra 900.000 indigènes en 1492. Il n'en reste plus que 14.000 en 1516...
Les Portugais apprenant en Afrique l'existence d'un esclavage ancien alimenté par l'endettement, la capture d'ennemis, mais aussi par de violentes razzias effectuées au nom de la religion, sont les premiers européens à faire commerce d'esclaves africains, pour les exporter dans les régions où la main-d'oeuvre manque : en Espagne, au Portugal et sur le continent américain. Le Portugal conservera jusqu'à la fin du XVIè siècle le monopole de ce commerce, auquel prendront ensuite part de manière active l'Angleterre, la France, la Hollande et le Danemark.
Il s'organise un "commerce triangulaire" d'esclaves entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique, appelé la "traite négrière". Partant d'Europe, les capitaines achètent aux souverains de puissants états africains (Bénin, Congo, Sénégal, ...) en échange de biens matériels (fusils, poudre, alcool, couteaux, barres de fer, tissus...), des prisonniers de guerre ou des hommes, femmes et enfants volontairement capturés au cours de razzias dans le seul but d'être vendus. Les navires emportent ensuite cette main-d'oeuvre vers l'Amérique, où elle est vendue. Puis les bateaux rentrent en Europe avec une pleine cargaison de marchandises cultivées dans ces régions tropicales ainsi que de métaux précieux... Entre le début du XVIe siècle et le milieu du XIXe siècle, plus de douze millions d'hommes on été vendus sur le continent américain, dont 1,6 million aux Antilles françaises et 4 millions au Brésil.

Esclavage et révoltes Chargés de chaînes, entassés dans les cales des navires, les esclaves sont déportés dans des conditions particulièrement difficiles. Considérés comme marchandise, ceux qui auront survécu à la traversée sont ensuite vendus pour être soumis aux travaux forcés dans les mines ou utilisés sur les plantations. Malgré une productivité inférieure à celle d'un homme libre, l'utilisation d'esclaves reste rentable pour les propriétaires fonciers, car outre le fait qu'ils sont bien meilleur marché, ils représentent un capital pouvant être à tout moment revendu.
Les mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent, la charge de travail qui n'a pour seule limite que les forces même de l'esclave, ainsi que les punitions, châtiments corporels, mauvaise alimentation ou le manque de soins appropriés, provoquent la mort de nombre d'entre eux. Des révoltes plus ou moins organisées contre les maîtres ne cessent d'éclater, pillages et massacres commis par les révoltés étant généralement suivis de sanglantes répressions. Une de ces révoltes célèbres reste le soulèvement dirigé par Toussaint Louverture en 1791 sur l'île de Saint-Domingue, et de la naissance de la première république noire du Nouveau-Monde : Haïti.

Le marronnage D'autres noirs, décidant de sortir du système esclavagiste "allaient marrons" [ce mot qui vient de l'espagnol "cimmaron" est appliqué à tout être vivant (homme, animal) qui quitte "l'habitation"]. Des chasseurs de primes étaient chargés de rattrapper ces "nègres marrons" pour qui la liberté était généralement de courte durée. Il n'y a eu que peu de marronage durable en Guyane française, contrairement à la Guyane hollandaise (Surinam) où des esclaves ont réussi à constituer de manière durable des groupes indépendants et organisés dès la fin du XVIIè siècle. Après de nombreuses opérations de guerilla menées par des nègres marrons Djukas et Saramakas réfugiés sur la rive gauche du Maroni, les hollandais signent en 1760-62 des traités reconnaissant l'indépendance de ces groupes.

Le code noir S'inquiétant de la fréquence des soulèvements, le roi de France, Louis XVI, adopte en mars 1685 un édit appelé "Code noir", pour réglementer l'esclavage aux Antilles françaises et en Louisiane et pour assurer la prospérité des colonies menacées par les esclaves insoumis. Au total, ce sont 60 articles destinés à maintenir "la discipline de l'église catholique, apostolique et romaine" et à définir "l'état et la qualité des nègres esclaves". Ce document sera utilisé jusqu'en en 1848, date du décret d'abolition de l'esclavage en France. Ce code définit le statut juridique de l'esclave, ses obligations, les punitions en cas de vol, fuite ou violences, le statut familial, etc. Dans le but de réduire les mouvements de révolte, les réactions les plus barbares des maîtres sont elles aussi contrôlées, et l'on impose l'instruction religieuse. L'article 44 cependant résume parfaitement la considération portée à ces esclaves, qui ne sont rien de plus que des "biens meubles", c'est-à-dire des objets...

• Article 2 : Tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine [...]
• Article 4 : Ne seront préposés aucuns commandeurs à la direction des nègres, qui ne fassent profession de la religion catholique, apostolique et romaine, à peine de confiscation des dits nègres [...]
• Article 9 : Les hommes libres qui auront eu un ou plusieurs enfants de leurs concubinages avec leurs esclaves, ensemble les maîtres qui les auront soufferts, seront chacun condamné en une amende de deux mille livres de sucre. Et s'ils sont les maîtres de l'esclavage de laquelle ils auront eu les dits enfants, voulons qu'outre l'amende, ils soient privés de l'esclave et des enfants, et qu'elles et eux soient confisqués au profit de l'hôpital, sans jamais pouvoir être affranchis [...]
• Article 11 : Défendons très expressément aux curés de procéder aux mariages des esclaves, s'ils ne font apparoir du consentement de leurs maîtres. Défendons aussi aux maîtres d'user d'aucunes contraintes sur leurs esclaves pour les marier contre leur gré.
• Article 12 : Les enfants qui naîtront de mariages entres esclaves seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves [...]
• Article 15 : Défendons aux esclaves de porter aucune arme offensive, ni de gros bâtons, à peine de fouet et de confiscation des armes [...]
• Article 26 : Les esclaves qui ne seront point nourris, vêtus et entretenus par leurs maîtres selon que nous l'avons ordonné par ces présentes pourront en donner l'avis à notre procureur général et mettre les mémoires entre ses mains, sur lesquels et même d'office, si les avis lui en viennent d'ailleurs, les maîtres seront poursuivis à sa requête et sans frais, ce que nous voulons être observé pour les crimes et traitements barbares et inhumains des maîtres envers les esclaves [...]
• Article 33 : L'esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort [...]
• Article 35 : Les vols qualifiés, même ceux de chevaux, cavales, mulets, boeufs et vaches, qui auront été faits par les esclaves, ou par les affranchis, seront punis de peine afflictives, même de mort si le cas le requiert [...]
• Article 38 : L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lis sur une épaule; et s'il récidive une autre fois à compter pareillement du jour de la dénonciation, aura le jarret coupé et il sera marqué d'une fleur de lis sur l'autre épaule; et la troisième fois il sera puni de mort.
• Article 39 : L'esclave puni de mort sur dénonciation de son maître, non complice du crime par lequel il aura été condamné, sera estimé avant l'exécution par deux principaux habitants de l'île qui seront nommés d'office par le juge; et le prix de l'estimation sera payé au maître [...]
• Article 42 : Pourront seulement les maîtres, lorsqu'ils croiront que leurs esclaves l'auront mérité, les faire enchaîner et les faire battre de verges ou de cordes; leur défendons de leur donner la torture, ni de leur faire aucune mutilation de membre, à peine de confiscation des esclaves et d'être procédé contre les maîtres extraordinairement
• Article 44 : Déclarons les esclaves être meubles, et comme tels entrer en la communauté, n'avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre les cohéritiers [...]
• Article 47 : Ne pourront être saisis et vendus séparément le mari de la femme et leurs enfants impubères, s'ils sont tous sous la puissance du même maître; déclarons nulles les saisies et ventes séparées qui en seront faites [...]
• Article 56 : Les esclaves qui auront été faits légataires universels par leurs maîtres, ou nommés exécuteurs de leurs testaments, ou tuteurs de leurs enfants, seront tenus et réputés, les tenons et réputons pour affranchis.



Quelques grandes dates et faits historiques intéressants



  • 1642 : Louis XIII autorise la traite des Noirs.
  • 1672 : Une ordonnance royale encourage la traite privée en accordant aux négriers une prime de treize livres par « tête de nègre » importé des colonies.
  • 1685 : En mars, Louis XIV édicte le Code noir, qui réglemente la vie des esclaves dans les colonies françaises. L'Article 44, notamment, dénie tout droit juridique et officialise le statut des esclaves comme des « biens meubles », que l'on peut posséder, vendre ou échanger. D'autres articles légitiment le châtiment corporel et la peine de mort.
  • 1715 : Le père Labat commence à rédiger son Voyage aux îles françaises de l'Amérique.
  • 1766 : Dans un article intitulé « Traite des nègres » paru dans « l'Encyclopédie, dictionnaire raisonné des arts des sciences et des métiers », Louis Jaucourt écrit : « Cet achat de nègre pour les réduire en esclavage est un négoce qui viole la morale la religion, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine. »
  • 1780 : Des organisations antiesclavagistes voient le jour, avec pour but de propager leurs idées humanistes.
  • 1789 : 26 août 1789 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Le cas des colonies n'étant pas mentionné, elle ne s'y applique pas.
  • 1791 : Des révoltes éclatent à Saint-Domingue, colonie française des Antilles. Composé à 90% d'esclaves, ce territoire est surnommé le « moulin à broyer les nègres ». Esclaves noirs et affranchis dont la vie est régie par le Code Noir revendiquent la liberté et l'égalité des droits avec les citoyens blancs.
  • 1792 : 28 septembre 1792 : La Constituante abolit l'esclavage en France (mais toujours pas dans les colonies).
  • 1793 : Abolition de l'esclavage à Saint-Domingue (future Haïti), sous la pression de Toussaint Louverture.
  • 1794 : 4 février 1794 : Le décret d'émancipation et d'abolition de l'esclavage adopté par Robespierre et les membres de la Convention est enfin étendu aux colonies françaises.
  • 1802 : 20 mai 1802 : Napoléon Bonaparte rétablit l'esclavage par décret. Dans le même temps, il mène une répression intense dans les colonies françaises, notamment en Guadeloupe et en Guyane. Toussaint Louverture, figure de la révolution des esclaves à Haïti, est arrêté.
  • 1804 : 1er janvier 1804 : Haïti devient la première République noire du monde. L'indépendance est proclamée sous la direction de Jean-Jacques Dessalines. Les anciens esclaves ont vaincu l'armée napoléonienne.
  • 1807 : La suppression de la traite négrière est votée en Angleterre.
  • 1814 : La France s'engage, par le Traité de Paris, à unir ses efforts à ceux de la Grande-Bretagne pour abolir la traite. En théorie seulement, car des navires négriers continuent d'affluer jusqu'en 1830.
  • 1832 : la France accorde aux mulâtres et Noirs libres l'égalité civile et politique.
  • 1834 : Création de la « Société française pour l'abolition de l'esclavage » à Paris.
  • 1837 : Le père mariste Pierre Chanel débarque à Futuna.
  • 1841 : Le père Chanel meurt en martyr, tué par le gendre du roi de Futuna.
  • 1842 : Tahiti devient un protectorat français.
  • 1848 : 10 août 1848 : Proclamation du décret en Guyane (environ 13 000 esclaves émancipés).
  • 1848 : 20 décembre 1848 : Proclamation du décret à la Réunion (62 000 esclaves émancipés).
  • 1848 : 22 mai 1848 : Proclamation du décret d'émancipation en Martinique (74 000 esclaves émancipés).
  • 1848 : 27 avril 1848 : Promulgation du décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies et possessions françaises sous l'impulsion de Victor Schoelcher, sous-secrétaire d'État aux colonies
  • 1848 : 27 mai 1848 : Proclamation du décret en Guadeloupe (87 000 esclaves émancipés).
  • 1848 : La loi Schoelcher abolit l'esclavage dans les Antilles françaises.
  • 1849 : 30 avril 1849 : Vote de la loi qui fixe le montant des indemnisations aux colons. On verse aux anciens propriétaires d'esclaves par l'État français plus de 126 millions de francs, soit l'équivalent de 4 milliards d'euros aujourd'hui.
  • 1853 : La France conquiert la Nouvelle-Calédonie.
  • 1853 : Napoléon III décrète la mise en place du travail forcé dans les colonies.
  • 1855 : Exposition universelle de Paris : les visiteurs découvrent les premiers pavillons coloniaux.
  • 1880 à 1884 : Les lois Ferry rendent l'école gratuite, laïque et obligatoire pour tous les citoyens de la France et de son empire.
  • 1881 : Instauration du Code de l'indigénat en Nouvelle-Calédonie.
  • 1894 : Création du ministère des Colonies.
  • 1931 : Exposition coloniale internationale et des pays d'Outre-mer au bois de Vincennes.
  • 1946 : Avec la loi du 19 mars, les quatre vieilles colonies (Guadeloupe, Martinique, Réunion et Guyane française) deviennent des départements français : les DOM.
  • 1950 : Publication du Discours sur le colonialisme, d'Aimé Césaire.
  • 1952 : Publication de Peau noire, masques blancs, de Frantz Fanon.
  • 1958 : Aimé Césaire crée le Parti progressiste martiniquais.
  • 1988 : Signature des accords de Matignon sur la Nouvelle-Calédonie le 26 juin.
  • 1997 : Publication du Traité du Tout-Monde, d'Édouard Glissant.
  • 1998 : 23 mai 1998 : Commémoration pour les 150 ans de l'abolition. Une marche silencieuse réunit 40 000 personnes dans les rues de Paris réclamant la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité.
  • 1998 : Avec l'accord de Nouméa, l'identité kanake est reconnue. La Nouvelle-Calédonie évolue comme collectivité territoriale.
  • 2001 : 10 mai 2001 : La loi n°2001-434 du Parlement français, dite loi Taubira « tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité » est votée par le Parlement, avant d'être promulguée le 21 mai suivant. En 2006, Jacques Chirac fera du 10 mai la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions.
  • 2001 : La loi Taubira reconnaît les traites négrières et l'esclavage comme crimes contre l'humanité.
  • 2012 : Ouverture au public du Mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes, premier port négrier français entre les XVIIIe et XIXe siècles.
  • 2013 : 15 mai 2013 : Une redéfinition de l'esclavage est inscrite dans le code du travail : « Le fait d'exercer sur une personne les attributs du droit de propriété ou de la maintenir dans un état de sujétion continuelle en la contraignant à une prestation de travail, ou sexuelle, ou la mendicité, ou toute prestation non rémunérée ».


L'esclavage aujourd'hui... Aujourd'hui, si l'esclavage est officiellement aboli partout dans le monde, il est pourtant loin d'avoir disparu... même s'il a pris d'autres formes. L'exploitation sexuelle -et particulièrement la prostitution enfantine- en est un exemple, à notre époque où ce triste traffic est devenu une industrie florissante. En Asie particulièrement, un tourisme sexuel important réduit des enfants à la condition d'esclaves. Enlevés ou vendus, ils sont maintenus contre leur gré pour être prostitués. Les clients sont pour la majorité des touristes à la recherche de jeunes enfants encore vierges, par peur du SIDA ou par quête d'expériences fortement réprimées dans leur pays d'origine...
Parfois aussi, ce mot "esclave", utilisé à mauvais escient, ou trop souvent, peut nous faire perdre conscience de toute l'horreur contenue dans ces sept lettres...