Guyanologie - La Guyane, an Tan Lontan

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Histoire de la Guyane, La France Équinoxiale en Amazonie


Si je vous dis "le bagne", "les moustiques", "l'enfer vert"...à quoi pensez-vous ? Allez, je vous aide encore un peu, il s'agit du plus grand département français, il y fait 28°C en moyenne, et c'est d'ici que décolle toutes les fusées Ariane... Ah ! Je vois au sourire qui éclaire votre visage que vous avez trouvé ! En effet, il s'agit de la Guyane, cette terre française tant méconnue, îlot de richesse sur ce magnifique continent Sud-Américain, sur le bord de la mythique forêt Amazonienne... ! Le touriste passionné voire averti, saura retenir de son séjour en Guyane, l'étrangeté de sa faune, les splendides paysages de sa magnifique flore. Son imaginaire restera à jamais hanté par cette singulière et incomparable expérience de la virginité naturelle absolue.

On ne regarde pas assez les billets de la Banque de France. Tout en bas, à gauche, sur le flanc de l'Omega grec, est porté la silhouette d'un territoire lointain et ultra-marin, la continuité de la République française sur le continent Sud-Américain, la Guyane. Terre française de même ancienneté que l'Alsace et bien longtemps avant la Savoie ou le comté de Nice, d'une superficie de 83.534km² équivalente à celle du Portugal, soit plusieurs régions de la métropole réunies. Superficie qui elle aurait pu être le double sans ce malheureux arbitrage pris à la fin du 19ème siècle qui en céda la moitié à l'État d'Amapa de la fédération brésilienne.

Rappelons que la Guyane est le plus ancien établissement français d'outre-mer. Au début du XVIIème siècle commencent les premières implantations dans la zone de Cayenne, avec la fondation du comptoir de Sinnamary en 1624. La colonie de Guyane prend alors le nom de France équinoxiale. La mise en valeur commence avec la Compagnie de la France équinoxiale fondée par Colbert en 1661. Cédée aux Hollandais en 1667 par le traité de Breda elle est reprise par les Français en 1677. La Guyane est une colonie française jusqu'au 19 mars 1946. Elle devient alors un département français.

La Guyane a hélas et très injustement mauvaise réputation, c'est un fait établi. Diverses sources ont alimenté des fantasmes tenaces concernant son climat malsain, où une chaleur torride dans une humidité palpable qui accable le voyageur. Sans parler des nuées d'insectes, des serpents et autres bestioles malfaisantes. Contrairement aux idées reçues, les désagréments relatifs du climat équatorial sont très atténués par les alizés qui ventilent la côte en permanence. Il existe bien des zones marécageuses malsaines, où règnent en maîtres les moustiques, mais ces zones ne sont pas habitées et constituent l'exception. Le seul véritable inconvénient est la très forte humidité, qui durant la saison des pluies est omniprésente. Elle est d'ailleurs plus gênante pour la conservation de ses biens personnels avec l'apparition de moisissures que pour la vie courante. Contrairement aux idées reçues, les averses en saison des pluies, sont fréquentes mais très rarement continues.

Ce climat particulier et la présence de l'immense forêt amazonienne ont favorisé le développement d'une flore et d'une faune abondante, et de légendes qui s'y rattachent. Les bagnards, puis les chercheurs d'or ont alimenté les fantasmes d'abord littéraires puis cinématographiques : les histoires contées sont riches de serpents géants, d'araignées monstrueuses et décédées elles, de forêt impénétrable et inhospitalière, d'aventuriers en tout genre. Mais ne vous leurrez pas. Les amateurs de sensations fortes vont être déçus. Il faut déployer des efforts considérables pour observer de tels animaux, qui pour la plupart sont nés de l'imagination débordante des romanciers et scénaristes. Ainsi, pour le voyageur, la meilleure façon d'observer ces animaux est de se rendre dans un zoo !

La Guyane avant le XVIIème siècle


Le 3 août 1492, trois caravelles appareillent du port espagnol de Palos de Moguer. Le premier de ces vaisseaux, « la Santa Maria » est commandé par un navigateur italien pratiquement inconnu répondant au nom de Christophe Colomb. Les deux autres, « la Pinta » et « la Nina », sont dirigés par les frères Yanez-Pinzon qui joueront ultérieurement un rôle important et prépondérant dans la délimitation des frontières de la Guyane. Le 12 octobre 1492, Colomb touche une terre inconnue, en fait une île des Bahamas qu'il baptise alors San Salvador. Lors de ce premier voyage, Colomb découvre également Cuba puis Haïti. C'est en fait à l'occasion du troisième voyage en 1498 que Colomb touche pour la première fois le continent américain au niveau de l'embouchure de l'Orénoque. Après son quatrième et dernier voyage, Colomb meurt misérablement à Valladolid en 1506. Un autre italien lui a déjà, en quelque sorte, volé la vedette. Il s'agit d'Amerigo Vespucci qui prend part à l'expédition que dirige en 1499 l'amiral Alonzo d'Hojeda. On connait la suite, en 1507, au couvent de Saint Dié, un moine allemand savant et cartographe, nommé Martin Waldseemuller publie un ouvrage en latin indiquant qu'une terre nouvelle avait été découverte par Amerigo Vespucci, cette terre s'appellerait désormais « Amérique ». C'est donc à ce moine que ce continent du Nouveau Monde doit son nom.

De son côté, Vicente Yanez-Pinzon, enhardi par le succès de la première expédition de Colomb, à laquelle il avait pris part comme commandant de la « Nina », décide de tenter l'aventure pour son propre compte. En décembre 1499, il appareille de Palos avec quatre caravelles. Après les Canaries, il fait route sur les îles du Cap Vert et prend la direction du Sud-ouest. Au Sud de l'équateur, il est surpris de ne plus voir l'étoile polaire, point de repère de tous les navigateurs de l'époque. Il poursuit néanmoins sa route et, le 20 janvier 1500, il touche les côtes brésiliennes, trois mois avant l'amiral portugais Pedro Alvarès Cabral, qui devait découvrir le Brésil le 22 avril 1500. Vicente Yanez-Pinzon est donc le premier navigateur à avoir exploré les côtes de l'actuelle Guyane française. Son nom restera d'ailleurs étroitement lié à l'histoire de ce pays, et notamment à celle du « Territoire contesté » franco-brésilien. C'est donc au cours de son troisième voyage, le 5 août 1498, que Christophe Colomb longe pour la première fois les cotes de la Guyane. Deux ans plus tard, Vicente Pinzon explore ce territoire en empruntant l'Oyapock. Les populations indigènes sont alors amérindiennes et se répartissent essentiellement sur le littoral. Traités comme des êtres inférieurs, ceux-ci font rapidement preuve d'une féroce hostilité à l'égard des immigrants. Plusieurs missions de mise en valeur de l'Ile de Cayenne se soldent par de cuisants échecs.

La colonisation de la Guyane


Le 12 janvier 1604, une expédition française, ordonnée par Henri IV, quitte Le Havre. Dirigée par le Capitaine Daniel de la Touche, Sieur de Ravardière, elle débarque dans « l'île de Cayenne » mais, quelques mois plus tard, ces premiers Français se trouvent mêlés à une guerre indienne locale. Aussi, n'eurent-ils pas le loisir de développer leurs explorations comme ils le souhaitaient et ne s'attardèrent-ils pas sur ce territoire. Sous Richelieu, d'autres Français vinrent s'installer dans la région de Sinnamary, à l'Ouest de Cayenne. Parmi eux, citons Constant d'Aubigné, fils de l'auteur des « Tragiques » et père de Françoise, future Madame de Maintenon, ainsi que Chambaut-Bontemps. C'est ce dernier qui, lassé par les attaques indiennes, décida de se replier sur l'île de Cayenne, plus facile à défendre.

Quelques années plus tard, après la mort de Louis XIII, cette poignée de Français était rejointe le 25 novembre 1643 par les éléments de la première grande immigration française. Formée à Rouen, sous le nom de « Compagnie du Cap Nord », elle comprenait deux navires et 300 hommes placés sous le commandement de Charles de Poncet de Brétigny, gentilhomme normand à l'esprit aventurier et au caractère difficile. Après avoir pris contact avec ses compatriotes déjà installés dans l'île, et qui vivaient assez bien intégrés aux Indiens Galibis, Brétigny s'installa sur une colline qui domine l'embouchure de la Rivière de Cayenne. Il la baptisa « Mont Cépérou », du nom de l'Indien qui l'occupait.

En 1654, en butte aux Indiens, les rescapés de cette seconde grande tentative de colonisation devaient s'enfuir au Surinam. Peu de temps plus tard, des Juifs hollandais, dirigés par un certain Springer, vinrent s'établir à la place des Français. Ils y resteront jusqu'en 1663, date à laquelle débarquait une nouvelle Compagnie de la France équinoxiale. Il s'agissait cette fois, de la plus sérieuse tentative de colonisation qu'ait connue la Guyane. Elle est dirigée par Antoine Lefèvre de La Barre (qui n'est pas le Chevalier de La Barre mais son grand-père). Conseillé par Colbert, le roi révoqua alors toutes les concessions accordées aux différentes compagnies.

En 1664, toutes ces compagnies furent fondues en une association qui prit le titre de Compagnie Française des Indes Occidentales. Sous l'autorité d'Antoine Lefèvre de La Barre une colonisation se met en place. Survient « La guerre de dévolution », déclenchée par louis XIV, désireux de récupérer pour sa femme une part de la succession d'Espagne. Ce qui conduit les Anglais à effectuer un coup de main sur Cayenne en 1667 et mettre à sac la ville. De la Barre revient à Cayenne après le traité de Bréda, mais éclate alors en 1672 la guerre entre la France et la Hollande. De son côté la Compagnie des Indes Occidentales ne remplit pas sa mission et pire favorise la contrebande avec les navires hollandais. Excédé, Louis XIV dissout en 1674 la Compagnie des Indes Occidentales et décide de placer dans toutes les colonies des gouverneurs qui ne dépendront que de sa seule autorité. Devançant les souhaits du roi de France, l'amiral hollandais Binks débarque à Cayenne et s'empare de la ville. Louis XIV charge l'amiral d'Estrées de venger ce nouvel affront. Le 17 décembre le neveu de la « Belle Gabrielle » (Gabrielle d'Estrées) mouille devant Cayenne, et quatre jours plus tard reprend possession de la ville. En 1682, le premier recensement officiel faisait état de 300 habitants dont 150 esclaves à Cayenne, 584 habitants dont 480 esclaves à Rémire et 247 habitants dont 202 esclaves à Matoury. Répartis dans 15 tribus, les Indiens sont estimés à 20 000.

En 1793 sous la Révolution, Jeannet-Oudin, neveu de Danton est envoyé à Cayenne pour « républicaniser » la Guyane. Le personnage ne laisse pas un souvenir impérissable. L'année suivante Danton, mêlé au scandale de la Compagnie des Indes est exécuté, et la Guyane déjà terre de relégation voit arriver les premiers déportés : Collot d'Herbois et Billaud-Varenne, tous deux impliqués dans le complot du 12 Germinal An III, (1er avril 1795). Deux années plus tard, à la suite du Coup d'État du 18 Fructidor An V, (4 septembre 1797), ce sont 550 nouveaux déportés qui arrivent, dont les plus connu sont le général Pichegru et le Marquis de Marbois. Ainsi naquît la ville de Cayenne et en dépit de tous ces évènements historiques, la colonisation de la Guyane est loin d'être une chose acquise. S'ils ont réussi à neutraliser l'hostilité des populations locales, les Européens vont connaître les plus grands déboires avec l'environnement naturel.

Toujours en 1763, alors que la France est terriblement affaiblie par sa défaite dans la guerre de sept ans, Choiseul organise une vaste opération destinée à peupler et à valoriser la Guyane. Les gravures publicitaires que les recruteurs projetaient dans les villages miséreux de France, présentaient la Guyane française comme une terre promise (climat idéal, équipements prévus pour l'accueil, ambiance camaraderie dans le travail, etc..). L'expédition de Kourou : c'est 14000 Européens qui vont alors débarquer à Kourou dans des conditions épouvantables. La plupart d'entre eux vont mourir dans d'atroces conditions (fièvre jaune, syphilis et dysenterie auront raison des espoirs de ces colons). Tentant de fuir la maladie, quelques survivants s'installent sur les îles du Diable, rebaptisées par la suite Iles du Salut. Ceux qui retrouvent finalement la santé retournent en France. C'est de leurs récits que naîtra l'image terrible de la Guyane qui, aujourd'hui encore, lui porte préjudice. Après cet échec, l'histoire de la Guyane va connaître une période trouble, sans que règne une véritable autorité. Napoléon 1er envoie donc un nouveau gouverneur, Pierre Malouet, qui est à l'origine de la modernisation de la Guyane. Dès lors on expédie des tonnes d'épices, de bois et de textiles vers la métropole. Cette période de prospérité dure jusqu'à la révolution française. Au début du XIXème siècle, la France subit les effets de la défaite de Trafalgar. Aussi les Anglais et les Portugais décident d'occuper la Guyane. Ils débarquent à Cayenne en 1809 et occupent le territoire pendant huit ans, sans toutefois perturber la vie quotidienne des habitants.


Principales grandes dates historique de la Guyane


  • Fin du 3ème siècle : des envahisseurs venus de l'ouest et du sud, vraisemblablement de la région amazonienne, les Arawaks et les Palikurs, qui parlent des langues issues de l'arawak, chassent les premiers habitants.
  • Fin du 8ème siècle : des Caraïbes, les Kali'nas (ou Galibis) et les Wayanas, de langue caribe, s'installent sur le littoral est.
  • 1494 : Le Traité de Tordesillas, qui partage les terres sud-américaines entre le Portugal et l'Espagne, laisse de côté la Guyane.
  • 1498 : 5 août 1498 : lors de son troisième voyage, Christophe Colomb longe les côtes de Guyane.
  • 1498 : Lors de son troisième voyage aux Amériques, Christophe Colomb croise aux abords de la Guyane alors peuplée de 30 000 amérindiens.
  • 1499 : Bien que Christophe COLOMB ait longé les côtes guyanaises dès 1498, avant de débarquer au Venezuela, c'est Vincente YANEZ-PINZON qui, le premier, débarqua en Guyane vers 1499.
  • 1500 : Eté 1500 : une tempête jette sur un banc de sable le navire de Vicente Yanez Pinson, un capitaine de Colomb lors de son premier voyage. Pinson descend sur le sol guyanais et explore la côte jusqu'à l'Orénoque. A l'époque, la Guyane française aurait compté une population d'environ 30000 personnes. Vers la fin du siècle, elle ne compterait plus que 25000 habitants.
  • 1500 : Les Espagnols découvrent les côtes de la Guyane.
  • 1503 : Un premier groupe de colons français se serait installé pour quelques années dans l'île de Cayenne.
  • 1597 : Voyage de découverte de l'Anglais Lawrence KEYMIS - compagnon de l'aventurier Walter Raleigh - le long des côtes de la Guyane et l'île de Cayenne.
  • 1604 : Le capitaine Daniel de la Rivardière est le premier Français à faire une reconnaissance sérieuse de la Guyane. Le pays fut alors appelé France équinoxiale. Le capitaine Daniel de La Touche, seigneur de la Ravardière, mandaté par Henry IV, est le premier Français à procéder à une reconnaissance de la Guyane. Mais les Portugais empêchent toute tentative d'établissement de réussir.
  • 1604 : Une expédition ordonnée par Henri IV et menée par Daniel de La Touche De La Ravardière qui durant son voyage fît la découverte en Guyane des régions de l'Oyapock et de l'île de Cayenne puis s'y installe. Mais elle est détruite quelques années plus tard par les Portugais, qui entendaient faire respecter le traité de Tordesillas, signé entre l'Espagne et le Portugal en 1493 et qui leur permettaient de se partager le nouveau monde.
  • 1604 à 1652, plusieurs tentatives de colonisation échoueront en partie
  • 1609 : Exploration des côtes de la Guyane par l'Anglais Robert Harcourt.
  • 1612 : Les "colonies françaises d'Amérique du Sud", incluant la région de Cayenne, prennent le nom de "France équinoxiale". Lors des décennies suivantes, la Guyane connaîtra une série de rivalités entre Français, Anglais et Hollandais.
  • 1612 à 1615 : Voyage de colonisation du Français Daniel de La Touche De La Ravardière dans le Maranhão (dit « France équinoxiale ») ; fondation de la ville de São Luis.
  • 1617 : Parution de la première édition de l'ouvrage de Jean Mocquet, Voyages en Afrique, Asie, Indes orientales, faits par Jean Mocquet… Paris, Jean de Heuqueville, 1617 qui contient le premier récit en français d'un voyage à la Guyane et dans l'île de Cayenne.
  • 1624 : Le roi de France Louis XIII ordonne l'installation des premiers colons originaires de la Normandie.
  • 1626 : Le cardinal de Richelieu autorisa la colonisation de la Guyane.
  • 1630 : Une nouvelle colonie s'installe sur les rives du Sinnamary sous les ordres de Constant d'Aubigné, fils d'Agrippa d'Aubigné et père de la future Marquise de Maintenon, épouse du roi Louis XIV.
  • 1635 : La Guyane, officiellement rattachée à la France, devient une colonie française d'Amérique.
  • 1638 : Le capitaine Bontemps est chargé par Richelieu d'accélérer la colonisation de la Guyane avec 1200 nouveaux colons français.
  • 1638 : Les marchands de Rouen fondent Cayenne.
  • 1643 : Le français Charles Poncet de Brétigny, rejoint les premiers colons à la tête d'un groupe de 400 nouveaux colons, la Compagnie de Rouen. Il achète aux indiens Galibi, une colline à l'embouchure de la rivière Cayenne et lui donne le nom de « Mont Cépérou » du nom du chef indien. Il y fait bâtir un petit village qu'il fortifie. C'est la naissance de Cayenne. Cependant, s'autoproclamant souverain de Guyane, il a recours aux persécutions et humiliations contre les indiens autochtones qui finissent par se révolter.
  • 1643 : Poncet de Brétigny, lieutenant-général du roi Louis XIII, débarque avec 500 personnes et fonde la ville de Cayenne, en bâtissant le fortin Cépérou. Mais les méthodes brutales des nouveaux arrivants et en particulier du sieur Poncet de Brétigny provoque la révolte des Amérindiens, et la colonie fut pratiquement exterminée. Poncet de Brétigny lui-même fut tué lors d'une embuscade tendue par les indiens Galibis, qui le dévorèrent après l'avoir boucané...! Les survivants trouvèrent refuge aux Antilles.
  • 1643 à 1644 : Échec d'une première tentative d'installation durable. L'expédition compte 300 hommes.
  • 1645 : La récente colonie française de Cayenne subit les attaques amérindiennes, et doit quitter l'île de Cayenne, faute de renforts et d'approvisionnement en vivres.
  • 1647 : Les Anglais s'emparent des territoires de Guyane.
  • 1648 : Il ne reste plus que 25 colons français en Guyane.
  • 1652 : La Compagnie de France Équinoxiale tente à nouveau de s'installer, mais pratiquant les même méthodes, subit le même sort que ses prédécesseurs. C'est à cette période que les premiers esclaves noirs furent introduits en Guyane.
  • 1652 : Le 29 septembre, les «douze seigneurs» de la Compagnie de la France équinoxiale débarquent à la pointe Mahury avec 800 hommes qui se joignent aux rescapés de la Compagnie de Rouen qui sont alors sous les ordres de Huet de Navarre. Les premiers esclaves africains arrivent. En octobre, le capitaine de navire Duplessis s'empare d'un bâtiment transportant "14 nègres" enlevés à Pernambouc. Fondation de Rémire par Vertaumon. Un gentilhomme normand, Balthazar Le Roux de Royville, amène 650 colons de plus ; mais son expédition, mal préparée, est décimée par les Indiens et par les fièvres.
  • 1652 : Une nouvelle expédition est organisée avec 650 colons. Cependant mal préparés, ils sont rapidement décimés par les Indiens et les fièvres. Les survivants fuient vers les possessions hollandaises.
  • 1652 à 1654 : Nouvelle tentative et nouvel échec d'installation. L'expédition comprend 800 personnes.
  • 1653 : Les survivants de l'équipée de Le Roux de Royville se réfugient en décembre au Surinam.
  • 1654 : Après leur expulsion par les Portugais du Brésil néerlandais, des Hollandais et des Juifs se réfugient à Cayenne. Ils y découvrent les établissements abandonnés par les Français et décident de s'y fixer. Mais la Guyane tombe bientôt aux mains des Anglais.
  • 1654 : Ce sont les Hollandais qui occupent la région, à cette période. Ils introduisent la canne à sucre.
  • 1654 : Les anglais s'emparent de la Guyane française
  • 1656 : Des colons juifs marranes hollandais reviennent à Cayenne et construisent la première sucrerie. Ils importeront les premiers esclaves africains, condition considérée à cette époque comme nécessaire à la mise en valeur du territoire.
  • 1656 : Un Juif hollandais réfugié est propriétaire d'une partie du futur site de l'habitation de Loyola. Il cultive déjà de la canne à sucre
  • 1659 : Des colons hollandais chassés de Recife (Brésil) s'installent à Cayenne, et créent avec une colonie juive de Recife, Oran (Algérie) et Livourne (Italie) d'importantes plantations sucrières sur le territoire de Montjoly.
  • 1659 : Envoi de nouveaux Juifs vers Cayenne, cette fois-ci depuis l'Europe. Une partie, par suite des péripéties du voyage, n'arrivera jamais et s'établira à Tobago pour y cultiver le cacao. Le 12 septembre, la Compagnie hollandaise des Indes occidentales passe contrat avec David Cohen Nassi, un ancien du Brésil néerlandais, propriétaire des moulins hydrauliques d'une fabrique de sucre à Rémire. Le père Labat, missionnaire français, décrit les lieux en ces termes : "un fort, une synagogue, une plantation de cannes à sucre, quelques très bons moulins à sucre et entre 300 et 400 Juifs".
  • 1662 : Les français reviennent avec quelques 800 recrues, la "Compagnie des Douze Seigneurs", mais dès 1663, les Hollandais retrouvent la place vacante et s'y installent à nouveau. Cette nouvelle tentative tourne court.
  • 1663 : Jean Baptiste Colbert charge la Compagnie de la France Équinoxiale de coloniser la Guyane. Jean Baptiste Colbert était un homme d'État, notamment secrétaire d'État de la Maison du Roi et de la Marine et également contrôleur général des finances de France sous Louis XIV. En août 1663, il mandate la Compagnie de la France Équinoxiale afin de coloniser la Guyane. Partie avec 400 hommes à son bord le 26 février 1664, la Compagnie arrive à destination le 11 mai de la même année. La Guyane est alors déjà prise par les néerlandais qui l'abandonnent aux troupes françaises dirigées par le lieutenant général Alexandre de Prouville de Tracy sans aucune lutte.
  • 1663 : Les Hollandais reprennent la place laissée, une fois de plus libre, par les Français.
  • 1664 : La Guyane redevient colonie française et les français poursuivront eux-mêmes la politique esclavagiste, qui va beaucoup se développer à partir de 1669, en particulier sous l'impulsion donnée par Colbert avec le Code noir de 1685 qui organise le système esclavagiste en précisant les devoirs des maîtres et des esclaves et dépouillait l'esclave de toute son identité. Après le baptême catholique obligatoire, l'Africain devenait un esclave nègre, changeant de nom, abandonnant ses habitudes vestimentaires et sa langue, puis était marqué au fer rouge et affecté au travail servile. La colonie se développe grâce à l'exportation du roucou, de l'indigo, du coton, de la canne à sucre, du café, de la vanille, des épices et des bois exotiques.
  • 1664 : La Guyane redevient française. Elle est prise par une flotte de cinq vaisseaux qui amène 1200 colons. Les Hollandais se rendent sans combattre mais réclament la liberté d'opinion religieuse pour les Juifs. Nombre de ceux-ci vont préférer s'en aller au Surinam alors anglais. La colonie française va se développer grâce à l'exportation des ressources locales (roucou, indigo, coton, sucre, café, vanille, épices, bois exotiques…)
  • 1664 : Reprise de Cayenne par le Français, sous la direction de Lefebvre De La Barre. Tentative médiocre d'implantation de colons. Cayenne est fondée.
  • 1664 : Sous l'impulsion de Colbert, une puissante flotte débarque et tente d'implanter une colonie. Mais les Anglais attaquent en 1667 la colonie naissante, la dévastent sans pour autant s'y installer.
  • 1665 : Installation, esclavage et marronnage
  • 1667 : Le capitaine anglais John Harmon, sous les ordres du général Henry Willoughby, envahit la Guyane française. Rémire est détruite. Les guerres opposant les Anglais aux Hollandais se soldent, le 31 juillet, par le Traité de Breda selon lequel New-Amsterdam, devenu New-York, revient à l'Angleterre et le Surinam à la Hollande.
  • 1667 : Les rivalités franco-anglaises font passer la Guyane sous contrôle de l'Angleterre, qui, après s'être emparée du territoire, le céda finalement à la Hollande par le traité de Breda en 1667. L'amiral français d'Estrées le reconquiert pour le compte de la France.
  • 1667 : Prise de Cayenne par les Anglais, qui incendient la ville de Cayenne. Les jésuites s'installent en Guyane pour un siècle. Ils obtiennent rapidement le monopole des affaires spirituelles de la colonie. Les Anglais pillent Rémire, démantèlent la sucrerie des Juifs et emmènent ces derniers au Surinam. Les jésuites achètent ce terrain abandonné en 1668.
  • 1668 : Réinstallation des Français à Cayenne.
  • 1670 : Le ministre français Colbert fait entreprendre une grande politique de développement agricole. Les jésuites, conseillers du gouverneur, lancent de grandes plantations où sont cultivés la canne à sucre, le coton, l'indigo, le cacao, le café, la vanille, et autre épices. Grâce à l'abondant commerce des esclaves en provenance d'Afrique, il est possible de mettre en œuvre des manufactures de papier et de briques ainsi que des exploitations minières, toutes ses industries sont basées sur la force humaine servile.
  • 1672 à 1673 : Voyage à Cayenne de l'astronome et académicien Jean Richer (1630-1696) pour des expériences d'astronomie ; Richer constate que le pendule bat plus vite à Cayenne qu'à Paris, ce qui permettre plus tard à Huygens et Newton de découvrir la forme aplatie de la Terre au niveau des pôles, et son renflement de 20 km au niveau de l'équateur. (Une plaque commémorative de la découverte de J. Richer est apposée sur une façade de l'un de bâtiments de l'IRD).
  • 1674 : Les Français reprennent pied à Cayenne. Les jésuites se font construire l'habitation de Loyola, en hommage à leur Saint patron et fondateur de leur ordre Ignace de l'habitation de Loyola.
  • 1676 : Les Hollandais s'emparent provisoirement des établissements français de Guyane. Dans la nuit du 20 décembre, le vice-amiral comte Jean d'Estrée reprend le fort Cépérou et chasse les Hollandais du territoire.
  • 1676 : Mais le 5 mai 1676, 11 navires de guerre hollandais sous le commandement de l'Amiral Synkes reprennent Cayenne. 400 soldats débarquent et tentent de parfaire les défenses du fort Cépérou. 26 canons sont ainsi installés. Mais Louis XIV, au somment de sa gloire, ne peut tolérer une telle humiliation. Il charge le vice-amiral du Ponant, le Comte Jean d'Estrée, de reprendre Cayenne. En décembre 1676, il fait débarquer plus de 800 hommes du côté de Rémire. Les hollandais, attaqués par voie terrestre subissent de lourdes pertes et se rendent. La France reprend une fois de plus le contrôle de Cayenne. Les Jésuites créent des plantations de cacao, de café, de coton et de manioc. Une période plus calme et prospère s'installe sur la colonie.
  • 1676 : Prise de Cayenne par les Hollandais, chassés en décembre par les troupes de l'amiral Jean d'Estrées.
  • 1677 : La Guyane passe sous domination française.
  • 1677 : La colonie de Cayenne devient officiellement et définitivement française après sa reprise aux Hollandais par les Français l'année précédente.
  • 1690 : Importants travaux de fortification de la ville de Cayenne.
  • 1696 et 1698, Les jésuites acquièrent de nouveaux terrains à Rémire
  • 1699 : Vers la fin du siècle, des explorations françaises organisées depuis la Guyane découvrent le territoire de l'Araguary, aujourd'hui brésilien.
  • 1700 : Plus d'une dizaine de grandes tribus amérindiennes sont encore présentes sur le territoire de la Guyane française.
  • 1701 : Grands incendies de la ville de Cayenne.
  • 1712 : Le flibustier français amiral Cassard attaque Paramaribo et menace de brûler la ville si les colons ne s'empressent pas de verser une contribution par esclave. Pour éviter la ruine, les colons demandent à leurs hommes de confiance de s'enfuir dans la forêt avec une partie de leurs esclaves. Mais, une fois l'ennemi reparti, les esclaves refusent de revenir dans les plantations. Ainsi se forment les premiers groupes de bushi ningué qui quitteront ultérieurement le Surinam pour venir en Guyane française.
  • 1713 : Le traité d'Utrecht considère le fleuve Maroni comme la frontière ouest de la Guyane française. Par ce traité, le roi Louis XIV abandonne totalement le bassin de l'Amazone aux Portugais, mais la difficulté à fixer les frontières géographiques en Amazonie vont être la source de disputes pendant deux siècles, les deux parties ne cessant de rechercher l'extension de leur territoire respectif, par l'installation de postes militaires, de missions religieuses et de comptoirs commerciaux. Ces disputes se termineront en 1900 par un arbitrage suisse.
  • 1720 : Des Wayampis, qui occupaient les rives du rio Xingu, au sud de l'Amazone, remontent par vagues successives vers la Guyane.
  • 1720 : La culture du café est introduite sur les terres de l'habitation de Loyola.
  • 1720 : Le Révérend Père Chrysostôme est chargé de diriger les premières campagnes de prospection. Ses explorations le mènent dans la région de Cayenne, puis dans la rivière de Kaw et dans le bas Approuague, mais il n'y fait aucune découverte.
  • 1730 : Le cacao est cultivé à l'habitation de Loyola
  • 1740 : Les jésuites déménagent la sucrerie de l'habitation de Loyola et la transportent sur la Comté.
  • 1741 : Les jésuites construisent une indigoterie au bord du ruisseau de Rémire.
  • 1744 : Voyage de Charles Marie de La Condamine en Amérique du Sud. En revenant de l'Equateur, arrêt à Cayenne et travaux scientifiques sur les longitudes et la vitesse du son. Charles Marie de La Condamine séjourne à l'habitation de Loyola. Il y effectue des expériences sur le curare, vérifie les mesures de Richier sur le méridien terrestre, esquisse une carte topographique de l'île de Cayenne.
  • 1748 : Construction du premier collège de Cayenne.
  • 1750 : De nombreux Amérindiens s'installent en Guyane.
  • 1750 : Le coton est une culture importante à l'habitation de Loyola.
  • 1750 : Vers 1750, de nombreux amérindiens s'installent sur le territoire.
  • 1754 : Les paroissiens de Rémire sont obligés depuis un an, de se rendre à une petite chapelle des jésuites sur l'habitation de l'habitation de Loyola.
  • 1762 : Le roi Louis XV décide de chasser les Jésuites " où qu'ils se trouvent sur les terres du royaume de France ". Ce fut un désastre économique pour la Guyane.
  • 1762 : Les Jésuites sont expulsés de la Guyane sur ordre de Louis XV. : L'expulsion des Jésuites (ordonnance royale de Louis XV) précède l'implantation en Guyane par la volonté du ministre français Choiseul d'une nouvelle colonie de peuplement, des milliers de personnes sont envoyées de France pour accélérer de manière décisive la colonisation des terres. Cette politique volontariste échoue car rien n'a été préparé pour les accueillir.
  • 1762 : Louis XV fait expulser les Jésuites de Guyane. Choiseul va relancer la colonisation en envoyant de France de nombreux colons. Faute d'une préparation suffisante, cette nouvelle tentative échouera.
  • 1762 à 1765: Afin de peupler le territoire, la France envoie des milliers de colons qui, mal préparés et victimes de maladies, ne seront finalement que quelques-uns à s'installer sur place.
  • 1763 : Le Duc de Choiseul décide d'envoyer 15 000 européens pour la colonisation officielle de la Guyane. Ils débarquent sur les côtes de Kourou, zone marécageuse, où seulement 400 personnes sont attendues. C'est un désastre : rien n'est prévu pour accueillir, nourrir et héberger une telle population. Les épidémies et le paludisme font des ravages. La nouvelle colonie devient un camp de la décédé. 6000 rescapés parviennent à se réfugier sur 3 îlots situés au large de Kourou : ces îles au climat plus hospitalier deviennent les îles du Salut. Ce sont les survivants de cette dramatique expédition qui, une fois de retour en France, vont alimenter les légendes de ces terres lointaines inhospitalières. La mauvaise réputation de la Guyane est née.
  • 1764 : Le nombre d'esclaves est estimé à 400. Le régiment de Saintonge, arrivé dans la colonie pour accompagner 1'expédition de Kourou, est hébergé à l'habitation de Loyola. L'habitation est saccagée, les esclaves dispersés. Certains esclaves refusent de servir d'autres maîtres que les jésuites.
  • 1764 : Quinze mille Français, pour la plupart originaires d'Alsace et de Lorraine, arrivent à Kourou, où ils ont été attirés par une intense propagande présentant la Guyane comme une terre promise, en pleine saison des pluies, sur un terrain marécageux. Douze mille meurent rapidement du paludisme, de la dysenterie, de la fièvre jaune, de la syphilis et autres maladies. Les survivants, une soixantaine de familles, se réfugient sur un archipel voisin de Kourou, auquel ils attribuent ce nom évocateur : "îles du Salut", avant de revenir en France.
  • 1764 : Suite à une campagne de propagande menée surtout en Alsace et en Lorraine, allait précipiter 15 000 français dont 12 000 alsaciens et lorrains vers Rochefort pour débarquer en 1764 à Kourou en pleine période des pluies et dans les marais. Il s'en suivit 12 000 morts en un an pour cause de maladies (dysenterie, fièvre jaune, syphilis) et des moustiques (paludisme). L'expédition, menée par Choiseul sera un cuisant échec. Finalement, une soixantaine de groupes de survivants se réfugieront aux îles du Salut avant de retourner en France. Bien après ce grave échec, un gouverneur compétent est enfin nommé. Pierre-Victor Malouet, secondé par l'ingénieur Joseph Guisan, d'origine suisse, entreprend un programme de réforme de l'agriculture et d'aménagement des territoires agricoles. Le territoire va connaître une période de prospérité jusqu'à la révolution française.
  • 1769 à 70 : L'habitation de Loyola est complètement abandonnée.
  • 1776 : Les premiers bushi ningué s'installent en Guyane. On distinguera les communautés suivantes : Alukus (Bonis), Aucaners (Djukas), Paramacas, Saramacas. Ces descendants d'esclaves africains venus du Surinam existent encore aujourd'hui.
  • 1776 à 1778 : un administrateur d'origine auvergnate, planteur de sucre à Saint-Domingue, puis commissaire général de la Marine, Pierre-Victor Malouet, est ordonnateur en Guyane. Avec l'aide de l'ingénieur suisse Joseph Guisan, il entreprend d'aménager les terres cultivables et de réformer l'agriculture. Les résultats sont prometteurs. Mais ils seront compromis par la Révolution française.
  • 1777 : Assèchement des marais du Sud de la ville de Cayenne sous la direction de l'ingénieur suisse Samuel Guisan
  • 1780 : La compagnie de Guyane propose à 600 acadiens déportés, après la guerre de 7 ans contre les Britanniques, de se fixer en Guyane. Cela ne marche pas.
  • 1788 : Le botaniste MARTIN introduit en Guyane la canne à sucre, le muscadier et l'arbre à pain.
  • 1790 : Création de la municipalité de Cayenne par l'assemblée coloniale.
  • 1792 : À partir de 1792, la révolution française fait de Cayenne un lieu de déportation pour les prêtres réfractaires et les ennemis politiques de la révolution. Le premier bagne — bagne de Sinnamary — était né et jusqu'en 1805, le territoire devint un lieu de déportation pour les opposants politiques aux différents régimes qui se succédèrent en France.
  • 1792 : La Guyane devient un lieu de déportation des prêtres réfractaires puis des adversaires politiques des différents pouvoirs qui se succédent jusqu'à l'Empire. A Sinnamary, premier lieu de déportation, qualifié de guillotine sèche, vont ainsi se retrouver des prêtres, des modérés, des terroristes… bref, des adversaires de la veille qui vont devoir cohabiter dans l'adversité. Voici un petit échantillon de cette communauté hétéroclite : parmi les prêtres, citons l'abbé Brottier et un certain Fournier, natif de mon village natal : Saint-Sandoux ; pour ce qui est des royalistes ou supposés tels, le chansonnier Ange Pitou, les généraux Pichegru et Ramel, les hommes politiques Barbé-Marbois, Tronson Ducoudray, Laffont Ladébat, Murinais; voici enfin quelques montagnards, anciens membres du Comité de Salut Public terroriste, Billaud-Varenne et Collot d'Herbois. Cette petite colonie de personnes mal assorties, vivait chichement dans des sortes de cabanes appelées carbets. Collot d'Herbois mourut à Sinammary; il y fut inhumé si hâtivement que des cochons le déterrèrent pour le manger.
  • 1792 : La Révolution française fait de la Guyane un lieu de relégation.
  • 1793 : Les terrains de l'habitation de Loyola sont saisis comme biens vacants par le gouvernement révolutionnaire. Au XIXème siècle, les ruines de l'habitation servent de carrière : la majorité des carrelages sont enlevés, des briques et des pierres des murs récupérées, certains dallages enlevés.
  • 1794 : Première abolition de l'esclavage. La Convention Thermidorienne abolit l'esclavage. Les plantations sont abandonnées.
  • 1796 : Mort à Cayenne du conventionnel Jean-Marie COLLOT D'HERBOIS.
  • 1800 : Fin XIXe siècle: arrivée de migrants Libanais et Chinois. C'est aussi à cette époque et un peu après que se "stabilise" le tracé des frontières avec les voisins brésiliens et hollandais du Surinam.
  • 1802 : Le Consulat rétablit l'esclavage. Les Noirs s'enfuient en forêt privant la colonie de main d'œuvre. Les fuyards, appelés marrons, terme inspiré du mot espagnol cimarron (animal domestique qui redevient sauvage), s'installent au bord du Maroni qui doit peut-être son nom à cette circonstance. L'arrêté du 7 décembre, présumé du consul Cambacérès rétablit l'esclavage pour ceux qui n'ont pas été affranchis, sous une forme déguisée « la conscription de quartier », en effet la Guyane n'est pas concernée par la Loi du 20 mai 1802 qui maintient l'esclavage en Martinique. Une partie de la population noire refusant cet état, s'enfuit en forêt, privant ainsi de main-d'œuvre l'économie guyanaise affectée par ailleurs par les difficultés de la France. Ces personnes prennent le nom de marrons et s'installent sur les berges d'un fleuve qui prendra le nom de Maroni.
  • 1802 : Le 20 mai, l'esclavage fut rétablit. Profitant des troubles occasionnés sur le territoire, les Portugais en profite pour envahir le territoire.
  • 1809 : Après la défaite de la flotte française à Trafalgar, en 1809 des forces portugaises venant du Brésil et soutenues par les Britanniques, occupent la Guyane, en représailles de l'invasion française du Portugal, menée par Napoléon Ier. Cette occupation, qui ne perturbe toutefois pas la vie quotidienne des habitants, se poursuivra jusqu'en 1814, lorsque les Portugais se retireront au lendemain de la première abdication de Napoléon Ier.
  • 1809 : Les Portugais, soutenus par l'Angleterre, occupent la Guyane en représailles de l'invasion de leur pays par les troupes de Napoléon.
  • 1809 : Prise de Cayenne par les Portugais du Brésil. La Guyane devient une colonie portugaise.
  • 1809 à 1817 : Perte de la Guyane lors des guerres Napoléoniennes au profit des portugais et des anglais qui la garderont jusqu'en 1817 avant de la rendre à la France.
  • 1814 : La colonie revient à la France. Une religieuse, Mère Anne-Marie Javouhey, s'installe à Mana, près du Surinam, et parvient à bâtir une exploitation agricole.
  • 1814 : L'abdication de Napoléon est suivie par le retrait des Portugais dont la présence n'a d'ailleurs pas beaucoup perturbé la vie des Guyanais.
  • 1817 : Après 1817 et la fin des guerres napoléoniennes, la Guyane va connaître une période très prospère grâce à l'esclavage et à la reprise du plan de développement de Joseph Guisan. L'économie guyanaise se redresse.
  • 1817 : Remise de la colonie de Cayenne à la France ; départ des Portugais du Brésil.
  • 1819 : Arrivée du gouverneur Laussat : importants travaux (bâtiments et infrastructures) à Cayenne.
  • 1821 : Inauguration du canal Laussat.
  • 1824 : Reconstruction de la caserne Loubère.
  • 1828 : À partir de 1828, les sœurs de Saint-Joseph de Cluny, sous l'impulsion de la mère Anne-Marie Javouhey, rachètent des esclaves pour les libérer et leur donner du travail dans la région de Mana. Le député républicain français de la Martinique et de la Guadeloupe, Victor Schoelcher, soutient leur action et développe une action politique qui aboutira, au décret du 27 avril 1848 confirmé par la Constitution du 4 novembre 1848 et qui édicte l'abolition définitive de l'esclavage. La loi nouvelle applicable sur les territoires français, édicte que le principe d'affranchissement implique que tout esclave touchant le sol français est déclaré libre, ce qui va provoquer la fuite massive des esclaves placés sous la coupe des grands propriétaires brésiliens qui réagissent très violemment, et en mai 1851, ils violent, à Mapa, le territoire pour récupérer 200 esclaves en fuite, ce qui va soulever de façon plus délicate le problème des limites entre les territoires français, brésiliens et hollandais.
  • 1828 : Anne-Marie Javouhey, et l'ordre des sœurs de Saint-Joseph de Cluny qu'elle a fondé, libèrent des esclaves en les rachetant et en leur offrant un travail dans les environs de Mana. Victor Schœlcher, député de la Martinique, encourage leur initiative.
  • 1833 : Inauguration de la nouvelle église Saint-Sauveur (qui deviendra cathédrale en 1932).
  • 1836 : Mise en service de l'hôpital militaire (hôpital Jean-Martial).
  • 1837 : Inauguration du palais de justice de Cayenne.
  • 1840 : Pendant les années 1840, en France, la concentration des forçats dans quelques arsenaux métropolitains est jugée dangereuse et coûteuse pour l'Etat. On envisage leur éloignement.
  • 1848 : En octobre, la Seconde République abolit l'esclavage sur les territoires sous domination française. La fin de l'esclavage, libère 13000 personnes sur les 19000 que compte le territoire. Il emporte deux conséquences, l'une intérieure et l'autre extérieure. Les Noirs libérés refusent désormais de travailler dans les plantations et l'économie guyanaise s'effondre. Nombre d'esclaves du Brésil, avides de liberté, s'affranchissent en gagnant la Guyane. C'est l'occasion de nouvelles difficultés avec ce voisin issu de la colonisation portugaise.
  • 1848 : Victor SCHOELCHER proclame l'abolition de l'esclavage sur l'ensemble des dépendances françaises. Le 10 août 1848, vers midi, les esclaves de Guyane deviennent des hommes libres. Le départ des plantations des esclaves provoque une nouvelle fois l'effondrement de l'économie agricole. Les autorités tentent sans succès de remplacer l'ancienne main d'oeuvre en faisant venir des ouvriers agricoles libres. Petit à petit les grandes exploitations ferment. Les familles blanches rentrent en France. Vers 1875, il ne reste qu'une vingtaine de familles de Blancs à vivre en Guyane.
  • 1848 à 1877 : 8 000 indiens, 1800 africains et 700 chinois ont débarqué en Guyane pour des contrats de travail de 5 ans.
  • 1850 à 1851 : Epidémie de fièvre jaune.
  • 1851 : Création de la Banque de la Guyane. De 1852 à 1938, 67600 bagnards dont 52000 transportés et 15600 relégués et aussi 906 bagnardes dont 387 transportées et 519 reléguées ont été amenés en Guyane.
  • 1851 : En mai, les Brésiliens, entrent en Guyane, à Mapa, dans le dessein de récupérer 200 esclaves marrons. Le problème des frontières de la Guyane française est à nouveau posé de manière aigüe.
  • 1852 : Afin de palier le manque de main d'oeuvre suite à l'abolition de l'esclavage, Napoléon III décide d'instaurer un bagne en Guyane (et de fermer ainsi aussi les bagnes de métropole).
  • 1852 : La fin de l'esclavage, qui représente près de 13 000 personnes sur les 19 000 habitants de la Guyane, aura pour conséquences immédiates le départ de la main-d'œuvre servile hors des plantations et l'effondrement de l'économie de la Guyane. Pour pallier le manque de main-d'œuvre, Napoléon III, décide en 1852, de faire mettre en place la déportation des forçats vers la Guyane. Dans un premier temps, les bagnards sont envoyés dans les lieux les plus retirés et les plus insalubres qui soient, mais les pertes enregistrées chez les détenus sont énormes.
  • 1852 : Le bagne est officiellement institué. Le prince Louis Napoléon, futur Napoléon III, décide "de faire passer un certain nombre de condamnés" en Guyane, pour remplacer la main-d'oeuvre affranchie. Cela ouvrira le début d'une longue et triste série de déportés "bagnards" qui ne prendra fin qu'en 1946. Il avait été décidé, dans le but de peupler la Guyane, que ces hommes et femmes devaient rester sur le territoire une durée égale au nombre d'années d'emprisonnement effectuées. Le bagne contribuera à asseoir la mauvaise réputation du territoire.
  • 1852 : Napoléon III décide de remplacer les esclaves libérés par des forçats. Le 25 mars, l'envoi de 2000 forçats est décrété. Le 25 avril, le premier convoi quitte Brest ; il est composé de 30 condamnés politiques, 240 forçats libérés et 360 forçats en cours de peine. Ces premières expériences échouent. Les bagnards envoyés dans des lieux malsains sont décimés.
  • 1853 : Parallèlement, pour pallier l'affranchissement des noirs, des coolies originaires des Indes et de Chine sont recrutés sous contrat à partir de 1853.
  • 1853 : Toujours dans l'intention de remplacer les anciens esclaves, des coolies en provenance des Indes et de Chine sont recrutés sous contrat.
  • 1854 : À partir de 1854, loi de la transportation, il fait construire les célèbres bagnes de Cayenne, de l'île du Diable et de Saint-Laurent-du-Maroni (1858). La commune de Saint-Laurent-du-Maroni devient le centre administratif du système pénal, vers lequel seront envoyés près de 90 000 hommes et 2 000 femmes, dont plus d'un tiers d'entre eux décèdera en Guyane, corruption et inégalité sociale deviennent les bases de l'organisation sociale pénitentiaire.
  • 1854 : Début de l'éclairage public de Cayenne, avec des réverbères fonctionnant au pétrole lampant.
  • 1854 : La loi de la transportation du 31 mai est adoptée. Des bagnes sont ouverts à Cayenne, à l'île du Diable, à Saint-Laurent-du-Maroni, pour ne citer que les plus importants, il y en eut bien d'autres. Les bagnes de Guyane vont remplacer ceux de métropole (Toulon, Brest, Rochefort, Île de Ré). Saint-Laurent-du-Maroni devient le centre administratif de cet ensemble qui recevra au cours du temps 90000 hommes et 2000 femmes. Les bagnards se subdivisaient en catégories qui ne subissaient pas exactement le même traitement.
  • 1855 : (3 juillet) Découverte de l'or. Les premières pépites d'or sont découvertes en Guyane. Aussitôt, c'est la ruée. Les populations s'éparpillent dans l'immense forêt. L'agriculture déjà mal en point fini de péricliter. Les prétentions portugaises sur le territoire resurgissent. C'est un Amérindien Brésilien, Paoline, qui découvre le premier la présence d'or dans le sable d'un affluent de l'Approuague.
  • 1855 : Découverte par Félix Couy du premier site aurifère sur un affluent de l'Approuague. Des tonnes d'or sont extraites de la rivière Inini, un affluent du Haut-Maroni, dans le sud-ouest du pays. C'est le début d'une ruée vers l'or qui durera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et qui amènera de nombreux émigrants provenant essentiellement des Antilles. Une banque de prêt et d'escompte est créée ce qui attire d'autres investisseurs qui affluent face à la demande qui se fait de plus en plus forte, mais qui repartiront à partir de 1873 lorsque la France connaîtra une grande dépression jusqu'en 1892.
  • 1855 : Félix Couy découvre un site aurifère sur un affluent de l'Approuague. C'est le début de la ruée vers l'or qui va attirer beaucoup d'immigrants venus principalement des Antilles.
  • 1855 : Un navire français le Sigisbert-Cézard, en difficulté au large des côtes de Guyane avec 800 personnes à bord est dans l'obligation de débarquer des travailleurs Tamouls destinés à la Guadeloupe. A Cayenne ils sont répartis sur les différentes plantations. Entre 1855 et 1877 plus de 8400 coolies indiens tamouls sont amenés en Guyane. En 20 ans la moitié (4600) décèdent.
  • 1855 à 1856 : Deuxième grande épidémie de fièvre jaune.
  • 1858 : Fondation de Saint-Laurent du Maroni, considérée comme la "capitale du Bagne".
  • 1860 : La liberté de navigation sur le fleuve Maroni est consacrée.
  • 1860 : La liberté de navigation sur le Maroni est reconnue.
  • 1861 : À partir de 1861, la France et la Hollande se contestent le territoire richement aurifère du cours supérieur du fleuve Maroni. Les Français estiment que le cours d'eau formateur est le Tapanahoni, alors que les Hollandais soutiennent que c'est le Lawa. En 1891, la contestation est arbitrée par le tsar de Russie au détriment de la France qui perd une zone de 25 000 km², riche en minerais d'or.
  • 1862 : (14 janvier) Condamnation à mort de D'Chimbo, dit « le Rongou », violeur et tueur en série.
  • 1867 : (18 avril) Arrivée de l'eau courante à Cayenne, depuis les sources du Rorota.
  • 1870 : (31 août) Création de la chambre de commerce et d'agriculture.
  • 1873 : La France connaissant une période de dépression jusqu'en 1892, des chercheurs d'or quittent la Guyane. De 1873 à 1938, le bagne de l'Île de Ré sera le point de départ des bagnes de Guyane et de Nouvelle-Calédonie.
  • 1879 : (15 octobre) Décret instituant les municipalités en Guyane, élues au suffrage universel. En souvenir, la date du 15 octobre sera par la suite choisie celle de la fête de Cayenne.
  • 1886 : La découverte des gisements aurifères a exacerbé les rivalités coloniales. Une république de Couani est autoproclamée par la population travaillée par des aventuriers français au sud de la Guyane.
  • 1887 : Découverte de l'or dans le Haut-Maroni.
  • 1888 : (11 août) Grand incendie de la Ville de Cayenne.
  • 1891 : (28 mars) La place des palmistes devient propriété municipale.
  • 1891 : Le capitaine Rajane, qui représentait les intérêts français à Couani, est enlevé et emmené à Mapa où il est gardé en otage. La France, qui soupçonne le Brésil d'être derrière cet enlèvement, envoie un aviso avec une petite troupe d'infanterie de marine à Mapa, village situé en territoire contesté. Les militaires français tombent dans une embuscade tendue par le gouverneur brésilien autoproclamé de la région, le capitaine Francisco Xavier da Veiga Cabral. Le capitaine Lunier, chef de l'expédition française, est tué ainsi que six de ses hommes. Mais des renforts français arrivent de l'aviso et une soixantaine de Brésiliens mordent la poussière. Le village de Mapa est brûlé par les soldats français.
  • 1891 : Le tsar de Russie arbitre le différend entre la France et la Hollande au profit du second pays. La frontière est fixée sur le Maroni. La Guyane française perd les richesses aurifères d'une zone de 25000 km2. Mais cet arbitrage, qui s'appuie sur le cours des rivières, demeure contestable compte tenu des lacunes qui subsistent dans la connaissance du terrain comme dans son interprétation.
  • 1893 : Le plafond de l'Église Saint-Joseph d'Iracoubo est peint par Huguet. Intérieur entièrement peint, dans un style naïf, par le bagnard Pierre Huguet, vers 1893, sous la direction du père Prosper Raffray. 1893 (date vraisemblable mais incertaine) : Pierre Huguet commence à décorer de fresques naïves très fouillées l'église d'Iracoubo. Il fera durer ce travail, qui lui assure une position privilégiée, aussi longtemps que possible. On ne sait pas ce qu'il devint après. Il aurait tenté la belle. A-t-il réussi ? Certains pensent qu'il a péri en mer. Pierre Huguet, natif de Clermont-Ferrand, est condamné à 20 ans de bagne pour vol avec effraction.
  • 1894 : Découverte de l'or vers la rivière Carsewène.
  • 1895 à 1899 : le capitaine Dreyfus, condamné à tort pour trahison, est déporté à l'île du Diable où il restera jusqu'à la révision de son procès devant la Cour de Cassation. Pendant sa détention, il a été l'objet d'un luxe de surveillance, de mesures vexatoires et de précautions inutiles qui ont altéré sa santé.
  • 1897 : (14 juillet) Inauguration du monument Victor Schœlcher de Cayenne.
  • 1900 : Au début du siècle, après la ruée vers l'or, la population amérindienne est décimée et se monte plus qu'à 1 500 personnes.
  • 1900 : La Suisse arbitre le litige frontalier entre la France et le Brésil, au profit de ce dernier. La frontière est délimitée par le cours de l'Oyapock. La Guyane française perd une zone de 260000 km2, dont le village de Mapa! La diplomatie française s'est montrée moins habile que la diplomatie brésilienne menée par le baron de Rio Branco, et peut-être aussi moins motivée face à de puissants intérêts internationaux agissant en coulisses.
  • 1900 : L'arbitrage de la querelle territoriale entre la France et le Portugal eut lieu au Conseil Fédéral Suisse. Et c'est le Brésil qui en profita. Dans le même temps, la ruée vers l'or s'intensifie. On trouve de l'or dans les nombreux fleuves du pays. Ces gisements s'appellent des "Placers".
  • 1900 : Un arbitrage définitif rendu par le Conseil fédéral suisse fixe la frontière franco-brésilienne sur l'Oyapock, au détriment de la Guyane française qui perd un territoire de 260 000 km². La France considérait, non sans de sérieuses raisons, que la rivière "Japoc" découverte par Vincente Yanez Pinzon en 1499 ne correspondait pas à l'Oyapock mais au fleuve Araguary plus au sud, du fait que les phénomènes de subsidences et d'accumulation ont bouleversé tout le dessin de la côte entre l'Amazone et l'Oyapock, depuis le XVIIe siècle. Cependant les Brésiliens menés par le Baron de Rio Branco, mieux préparés et soutenus par de très forts intérêts politiques et diplomatiques, finissent pas imposer leur propre vision, mettant fin à deux siècles de disputes.
  • 1900 : Vers la fin du XIXe siècle, viennent s'installer en Guyane des Libanais et des Chinois de Formose, de Singapour et Chine.
  • 1900 : Victime de la ruée vers l'or, au commencement du siècle, la population amérindienne ne compte plus que 1500 personnes.
  • 1901 : (15 octobre) Création du musée local de Cayenne.
  • 1901 : Découverte de l'or vers la rivière Inini.
  • 1902 : À partir de 1902, la France et la Hollande se contestent à nouveau le territoire du cours supérieur du Lawa. Les français estiment que le cours d'eau formateur est le Litani, alors que les Hollandais soutiennent que c'est le Marouini. En 1935, un accord finira par être trouvé, à l'avantage des français qui récupèrent ainsi une zone de 6 000 km², riche en minerais d'or.
  • 1902 : Après l'éruption de la montagne Pelée, le 8 mai 1902, qui a détruit la ville de Saint-Pierre en Martinique et tué 28 000 personnes en quelques minutes, de nombreux Martiniquais se réfugient en Guyane. La Montagne Pelée, située sur la commune Saint-Pierre en Martinique, entre en éruption et détruit complètement la plus grande ville de l'archipel, en 1902. La catastrophe fait plus de 30 000 morts. Pour les rescapés survivants aux alentours, la Guyane devient une terre d'accueil. Le gouverneur de l'époque leurs octroie quelques terres dans à Rémire, située à l'est de Cayenne
  • 1910 à 1930 : La ruée vers l'or reprend de plus belle. Plus de 10000 chercheurs d'or écument la forêt et les cours d'eau guyanais. Le commerce local en profite, mais les grandes plantations d'antan disparaissent.
  • 1910 et 1930, c'est le plus haut de la ruée vers l'or. Plus de 10 000 chercheurs d'or écument la forêt guyanaise ce qui entraîne une croissance du commerce local, et la fermeture des dernières grandes plantations.
  • 1920 : (11 novembre) Inauguration du monument aux morts de la place du Coq.
  • 1923 : À partir de 1923, après la visite du journaliste Albert Londres, celui-ci de retour en métropole, se fait l'écho des conditions de vie des bagnards guyanais. Une vaste campagne d'opinion s'enclanche, menée par Albert Londres, le député de la Guyane Gaston Monnerville et de nombreux journalistes, et aboutit en 1938, à une loi mettant fin au bagne, interdisant de fait, tout nouveau transport de bagnards, les peines de travaux forcés étant abolies dans le droit pénal français. Au total, quelques 90 000 bagnards auront été déportés en Guyane. Cependant, la fermeture effective n'aura lieu qu'en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et les derniers rapatriements eurent lieu en 1953 et le dernier forçat embarqua le 1er avril. La fermeture du bagne, met de nouveau à bas l'économie du territoire et entraîne un dépeuplement.
  • 1924 : Le 4 novembre, la Cour d'assises du Finistère condamne Guillaume Seznec aux travaux forcés à perpétuité pour le meurtre de Pierre Quéméneur, conseiller général du Finistère. Seznec est déporté à l'île Royale, où il bénéficie de conditions relativement favorables en travaillant à la maison du Sémaphore, ce qui laisse supposer qu'on ne le croyait pas aussi coupable que ceux qui l'avaient jugé. Libéré, il rentre en France en 1947, n'ayant jamais cessé de clamer son innocence.
  • 1925 à 1928 : Construction de l'hôtel de ville de Cayenne.
  • 1928 : (6 août) Mort à Cayenne de l'ancien député et homme d'affaires Jean-Galmot.
  • 1930 : Création du Terrtoire de l'Inini, correspondant à la partie amazonienne, dans le but de mettre en place un développement spécifique pour cette région par rapport à la côte. Suite à l'échec du projet, l'Inini sera "réintégré" à la Guyane en 1946.
  • 1931 : Francis Lagrange, natif de Nantes, peintre devenu faux monnayeur, est condamné à une dizaine d'années de bagne suivies de la relégation à vie. Il tente l'évasion en 1938, mais échoue. Cependant, grâce à son talent de peintre, il finit par obtenir des conditions de détention bien meilleures que ses codétenus. Il laisse une œuvre recherchée, moins d'ailleurs pour ses qualités que pour les conditions dans lesquelles elle a été réalisées et pour l'image qu'elle donne de la vie au bagne. Il meurt libre, âgé de 70 ans, en 1964, en Martinique.
  • 1933 : Le 28 octobre, Henri Antonin Charrière est condamné aux travaux forcés à perpétuité pour le meurtre d'un souteneur, officiellement charcutier, Roland Legrand, meurtre que le condamné n'a jamais reconnu. Déporté à Saint-Laurent-du-Maroni, il tentera plusieurs fois de s'évader avant de réussir et de s'installer au Venezuela, en 1945. En 1968, de retour en France, après la prescription de sa peine, il écrit un ouvrage, Papillon, qui relate son histoire de manière très romancée et dont certaines aventures sont empruntées à d'autres récits. Cet ouvrage, vendu à des millions d'exemplaires dans le monde lui vaudra la célébrité ; un film en sera tiré. Charrière, alias Papillon, meurt à Madrid, d'un cancer de la gorge, en 1973.
  • 1935 : La querelle frontalière entre la France et la Hollande est réglée par un accord. La Guyane française récupère une zone de 6000 km2 riche en ressources aurifères.
  • 1938 : Après plusieurs années de lutte menée notamment par le journaliste Albert Londres, une loi met fin au bagne. Mais, pour cause de guerre mondiale, celui-ci ne sera fermé effectivement qu'en 1946.
  • 1938 : Le gouvernement met fin à la relégation des bagnards à Cayenne.
  • 1938 : Léon Gontran Damas publie "Retour de Guyane".
  • 1938 : Une commission franco-hollando-brésilienne détermine le point des trois jonctions marquant la séparation entre les territoires français, surinamais et brésilien.
  • 1938 : Une loi interdit tout nouveau transport de bagnards, les peines de travaux forcés sont abolies.
  • 1940 : Installation de l'Institut Pasteur à Cayenne.
  • 1940 : La Guyane reste sous l'autorité du gouvernement de Vichy jusqu'en 1943. Isolé, le territoire sombre dans un état sanitaire déplorable. Les bagnards meurent de faim et de maladies.
  • 1940 : La Guyane se déclara en faveur du maréchal Pétain et ne rallia la France libre qu'en mars 1943. Dans les bagnes, des détenus mouraient de faim ou de la maladie. Après la guerre l'état sanitaire du territoire est déplorable ce qui oblige le gouvernement français à prendre des mesures sanitaires importantes.
  • 1943 : (17 mars) Ralliement de la Guyane à la France combattante.
  • 1944 : Construction de l'abattoir de Cayenne.
  • 1946 : (23 - 25 février) Révolte des tirailleurs sénégalais de la garnison de Cayenne envoyés en Guyane en 1946 pour rétablir l'ordre après les émeutes suscitées par la mort du député périgourdin Jean Galmot.
  • 1946 : La Guyane est érigée en département d'outre-mer (DOM) le 19 mars 1946, comme ses voisins la Martinique et la Guadeloupe, mais aussi la Réunion. Il en résulte que ses habitants auront les mêmes droits (protection sociale par exemple) et les mêmes devoirs (payer des impôts sur le revenu, quelle chance !) que les habitants de la métropole. C'est le député Gaston Monnerville qui défendra la départementalisation de la Guyane. Mais le statut de département ne règle pas tous les problèmes : l'économie du territoire est en plein déclin, l'extraction de l'or à son plus bas niveau, les voies de communications pratiquement inexistantes (piste Cayenne-Organabo et Mana-St Laurent-du-Maroni), les bagnards quittent le territoire et les décès sont plus nombreux que les naissances, du fait de conditions de salubrité dramatiques (paludisme, parasitoses...) Devant cet état des lieux catastrophique, le gouvernement prend des mesures sanitaires et crée des P.M.I. (Centre de Protection Maternelle et Infantile) et des dispensaires. Les résultats sont rapides : baisse du paludisme, remonté de la natalité.
  • 1947 : (août) Prise de fonction de Robert Vignon, premier préfet du département de la Guyane.
  • 1950 : (10 juin) Inauguration du premier centre PMI de Guyane à Cayenne.
  • 1950 : (8 avril) Inauguration du stade scolaire, avenue d'Estrées.
  • 1951 : (8 janvier) Création à Cayenne du RPG, Réveil progressiste guyanais, parti politique.
  • 1953 : Le bagne ferme définitivement ses portes.
  • 1953 : Le dernier forçat quitte la Guyane le 1er avril. Le bagne, qui rappelle dans l'opinion publique les camps de concentration nazis, est définitivement fermé. La disparition du bagne entraîne des répercussions négatives sur l'économie et la démographie guyanaises. Beaucoup de gens abandonnent le territoire.
  • 1954 : Installation à Cayenne de l'IFRAT (Institut Français d'Amérique Tropicale), qui devient en 1964 l'ORSTOM (Office de la recherche scientifique et technique d'outre-mer), puis l'IRD (Institut pour la recherche et le développement).
  • 1954 à 1956 : Le départ de la France d'Indochine, entraîne celui des minorités qui refusent la soumission au régime communiste. Certaines d'entre elles trouvent un nouvel asile en Guyane (Laos - chrétiens d'ethnie Mhong de Cacao).
  • 1955 : (4 septembre) Création à Paris du CGASP, Comité guyanais d'action sociale et politique, préfiguration estudiantine de l'Union du peuple guyanais qui sera créée à Cayenne en 1958.
  • 1956 : 1ère visite en Guyane du général de Gaulle, il reviendra en 1960 et 1964.
  • 1956 : Création du PSG, Parti socialiste guyanais, par Justin Catayée, qui quitte la SFIO de Guyane.
  • 1957 : (1er décembre) Inauguration de la statue de Félix Eboué, place des Palmistes.
  • 1958 : Création à Cayenne de l'UPG, Union du peuple guyanais, mouvement nationaliste.
  • 1960 : (15 octobre) Ordonnance n°60-1101, dite « ordonnance Debré » qui permet aux préfets, dans les DOM, de muter sur sa simple décision un fonctionnaire vers la métropole.
  • 1960 : (23 août) Création à l'hôtel de ville de Cayenne du « Comité pour le statut spécial de la Guyane ».
  • 1960 : Inauguration des aménagements de la pointe des Amandiers, qui sera ensuite rebaptisée place Auguste-Horth.
  • 1961 : Création du S.M.A., Service Militaire Adapté.
  • 1961 : La population du territoire se monte à 33 000 habitants.
  • 1961 : la population guyanaise s'élève à 33000 habitants.
  • 1962 : (14 juin) Manifestation organisée à Cayenne par le Front Démocratique Guyanais, interdite par la préfecture de la Guyane, et sévèrement réprimée par les forces de l'ordre.
  • 1962 : (18 et 25 novembre) Élection législative : Léopold HEDER, successeur de Justin Catayée à la tête du PSG, est élu député de la Guyane avec le soutien des organisations du Front démocratique guyanais.
  • 1962 : (22 juin) Justin Catayée, député de la Guyane, décède en Guadeloupe dans le crash aérien de l'avion qui le ramène en Guyane.
  • 1963 : À partir de 1963, se pose la question d'un nouveau centre spatial français aussi près possible de l'équateur pour remplacer celui de Colomb-Béchar en Algérie. La décision, prise par le général de Gaulle, de la construire en Guyane est prise en 1964 car ce territoire présente de nombreux avantages :
  • 1963 : La perte de l'Algérie et du Sahara pose pour la France le problème de l'installation d'un nouveau centre de tir de fusées aussi proche que possible de l'équateur.
  • 1963 : Ouverture de la première crèche à Cayenne.
  • 1964 : Installations du Centre spatial guyanais à Kourou.
  • 1964 : Le général de Gaulle prend la décision de construire le nouveau centre spatial français en Guyane, un endroit qui remplit parfaitement les conditions requises.
  • 1964 : Le gouvernement décide d'implanter le Centre Spatial Guyanais (CSG) à KOUROU. La Guyane entre alors dans l'ère de la technologie spatiale. Ceci a largement contribué à dynamiser l'économie de ce département. C'est après la perte de l'Algérie et donc de sa base spatiale d'Hammaguir que la France a recherché un nouveau site pour l'implantation de ses installations. La Guyane fut choisie parmi 14 sites, entre autre pour sa situation géographique idéale aux lancements de fusées. Les répercutions en terme d'infrastructure sont importantes : création de l'aéroport de Rochambeau, pont sur la N1. Les répercussions économiques également : création de nombreuses P.M.E. (distribution, services...)
  • 1965 : Construction du Centre Spatial Guyanais à Kourou. Celui-ci ouvrira trois ans plus tard et dynamisera le département notamment avec la réussite des fusées Ariane.
  • 1965 : Construit à partir de 1965, le nouveau Centre Spatial Guyanais (CSG) s'est depuis développé, au rythme de l'aventure spatiale française (sonde « Véronique », lanceur « Diamant B ») puis européenne (lanceur « Europa II »), puis avec le programme européen des lanceurs Ariane, qui va être un véritable succès commercial et mondial. C'est aujourd'hui le port spatial de l'Europe.
  • 1965 : La construction du Centre spatial guyanais est commencée.
  • 1965 : Le CSG est basé à Kourou. Plus de 2500 travailleurs, de 11 nationalités différentes, vont construire cet édifice dès septembre 1965.
  • 1965 : Ouverture du stade de Baduel.
  • 1968 : Le 9 avril 1968, est lancée la première fusée-sonde « Véronique ». Depuis cette date date jusqu'en 2003, plus de cinq cents lancements ont été réalisées à partir du Centre de Kourou dont plus de 160 lancements « Ariane », dont le premier exemplaire a décollé le 24 décembre 1979.
  • 1968 : Le premier lancement est celui de la fusée Véronique. Elle décolle le 9 avril 1968
  • 1970 : Afin de protéger les populations autochtones et leur environnement, une "Zone à Accès Réglementé" correspondant au sud de la Guyane est mise en place par la préfecture. Elle est aujourd'hui de plus en plus remise en question.
  • 1970 : Années 1970 : le Surinam, héritier de la Guyane hollandaise, conteste à son tour le frontière.
  • 1970 : Dans les années 1970, le Surinam, malgré la convention de 1978 et l'accord de coopération de 1988, reprend à son compte les thèses hollandaises et conteste la frontière fixée sur le Litani ; les cartes surinamaises indiquent la frontière sur le Marouini. Cependant, depuis la guerre civile qui a dévasté le Surinam de 1986 à 1991, la revendication territoriale n'est plus officiellement évoquée.
  • 1975 : La Guyane accède au statut de région.
  • 1977 : Les Hmong, originaires du LAOS, sont installés à ROURA puis à CACAO. Fin 1979, une deuxième implantation voit le jour à Javouhey, sur la commune de MANA. Ils vont en quelques années réussir là où beaucoup ont échoué avant eux : mettre en place et développer une véritable culture maraîchère. Actuellement, pratiquement tous les fruits et légumes produits en Guyane sont cultivés par les Hmong.
  • 1979 : Le 24 décembre a lieu le premier tir de la fusée "Ariane".
  • 1982 : À partir de 1982, avec les lois sur la décentralisation, un transfert de compétence de l'État vers les organisations territoriales est mis en place.
  • 1983 : La décentralisation. Création d'un Conseil Régional. En 1983, du fait de la décentralisation, qui donne plus d'autonomie aux départements français, le service public guyanais se transforme. Le conseil régional devient l'assemblée délibérante de la région Guyane. Conseil colonial jusqu'en 1946, le conseil général quant à lui, devient l'assemblée délibérante exécutive du département français. En 2015, ces deux entités fusionnent pour devenir la Collectivité territoriale de Guyane.
  • 1987 : Le site de l'habitation de Loyola est redécouvert.
  • 1988 : Le 15 juin 1988 est lancé le premier exemplaire du lanceur Ariane 4 et le 4 juin 1996 est lancé le premier lanceur Ariane 5 (le vol 501), son premier vol commercial a eu lieu le 10 décembre 1999.
  • 1989 : Première conférence des Amérindiens de Guyane.
  • 1990 : Au cours de la décennie 1990, la Guyane française est intégrée à l'Union européenne. Son attraction sur les populations pauvres des pays environnants, Haïti, Brésil et surtout Surinam en est accru. De nombreuses futures mamans de ce dernier pays traversent le Maroni pour accoucher en Guyane française.
  • 1990 : Dans les années 1990, la Guyane, territoire français donc intégré dans l'Union européenne, devient un phare de bien-être et de richesse qui attire à lui de forts courants migratoires en provenance des pays voisins en crises économiques et sociales, comme Haïti, le Surinam (ex-Guyane hollandaise) et le Brésil.
  • 1992 : Le site de l'habitation de Loyola est classé à l'inventaire des monuments historiques.
  • 1994 : Construction du barrage de Petit Saut. En 1994 Edf érige le barrage de Petit Saut sur le Fleuve Sinnamary. L'objectif est de répondre aux besoins en énergie du Centre spatial Guyanais et de sa population.
  • 1996 : Le 4 juin, est lancé le premier exemplaire de la fusée "Ariane 5".
  • 1996 : Non à l'enseignement médiocre ! Début du mois de novembre 1996, des étudiants exaspérés par le manque de moyen de leur lycée Félix EBOUE se mettent en grève. Très vite d'autres établissements rejoignent le mouvement, comme le lycée Léon Gontran Damas. La manifestation s'amplifie, les Guyanais sont dans les rues. Après plusieurs jours de crise sociale, les ministres de l'éducation François Bayrou et de l'Outre-mer Jean-Jacques de Peretti, se rendent en Guyane le 18 novembre. La création d'un rectorat et d'une académie de Guyane de plein exercice est annoncée.
  • 1996 à 1998 : La première fouille sur le site de l'habitation de Loyola est programmée. De nouveaux vestiges sont identifiés à la Poterie et au Moulin à vent, anciennes dépendances de l'habitation de Loyola.
  • 1997 : Nouvelle ruée vers l'or dans la région de Saint-Laurent et du fleuve Maroni.
  • 1999 : A la fin du siècle, la population guyanaise s'élève officiellement à 160000 habitants. En réalité, elle est bien supérieure et probablement voisine des 200000 !
  • 1999 : À la veille du XXIe siècle, la population du territoire se monte officiellement à 160 000 habitants, mais certainement à plus de 200 000.
  • 1999 : Le 10 décembre, a lieu le premier vol commercial de la fusée "Ariane 5".
  • 2002 : Au 1er janvier, comme partout en France, entrée en vigueur de l'Euro à la place du Franc Français.
  • 2005 : La population est officiellement de 187 000 habitants. La population amérindienne, se monte actuellement à environ 9 000 personnes, dont la majorité vit dans des « zones protégées » à l'accès strictement réglementé par les pouvoirs publics. Elle est composée de six groupes : les Kalinas (anciennement appelés Galibis) et les Wayanas de langue caraïbe, les Palikurs et les Arawaks proprement dits, de langue arawak, les Wayampis (ou Oyampis) et les Tekos (anciennement appelés Emerillons) de langue tupi.
  • 2008 : La Guyane est bloquée par des barrages routiers dressés pour protester contre le prix des carburants. Le port de commerce et l'aéroport international Rochambeau sont fermés par décision de la Chambre de commerce et d'industrie de Guyane, ainsi que l'annonce son président, Jean-Paul Le Pelletier. L'attractivité du territoire sur des populations encore plus démunies ne doit pas occulter les problèmes qui se posent à la Guyane française, comme d'ailleurs à d'autres départements d'outre-mer.
  • 2008 : Jeudi 27 novembre 2008 : Le département de Guyane est bloqué par de nombreux barrages routiers érigés pour protester contre le prix des carburants à la pompe : 1,77 euro pour l'essence et 1,55 euro le gasoil. Les protestataires réclament une baisse de 50 centimes sur les carburants. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de la Guyane (CCIG) Jean-Paul Le Pelletier annonce la fermeture du port de commerce et de l'aéroport international de Rochambeau.
  • 2012 : La population guyanaise est évaluée à 239000 habitants. Les Amérindiens seraient au nombre de 9000. Ils vivent majoritairement dans des zones protégées. On retrouve les Kali'nas (Galibis) et les Wayanas, de langue caribe ; les Palikurs et les Arawaks, de langue arawak, les Wayampis (Oyampis) et les Tekos (Emerillons), de langue tupi.
  • 2012 : L'aéroport Rochambeau de Cayenne est officiellement rebaptisé "Aéroport Félix Éboué".
  • 2014 : Indépendance de l'Université de Guyane. Après un conflit contre la tutelle basée en Guadeloupe, l'enseignement supérieur de Guyane obtient son université en 2014.
  • 2014 : Officiellement la Guyane compte 250 000 habitants dont une dizaine de milliers d'Amérindiens.
  • 2016 : Une panne a privé 80% des foyers guyanais d'électricité. Le responsable : un iguane qui s'est infiltré dans un transformateur électrique.
  • 2017 : Une grève générale très dure immobilise le département en pleine campagne présidentielle et amène à composition un gouvernement qui va bientôt être remplacé.


Histoire de la Guyane - Plus en détails


Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Guyane

L'histoire de la Guyane française est complexe et partiellement connue. Les premiers occupants de ce territoire sont amérindiens. À partir de l'arrivée des colons européens et de leurs esclaves africains, elle s'intègre dans l'histoire de France, francophone et panafricaine et de l'Amérique du Sud. La pluralité linguistique encore présente atteste de cette diversité et ancre sa place dans le monde créole depuis plus d'un siècle.

Avant le XVIIe siècle



Datant du VIe millénaire av. J.-C., les premières traces de peuples amérindiens sont des poteries, des gravures rupestres et des polissoirs. Les descendants de ces peuples seraient les peuples autochtones Tekos et Wayampi, parlant le tupi-guarani. Ces premiers peuples amérindiens auraient commencé le processus de création des terres fertiles de Terra preta. Quelques millénaires plus tard, cette transformation des sols permet l'établissement de populations aux densités plus élevées.
À la fin du IIIe siècle, venus de l’ouest et du sud, les indiens Arawak et Palikurs, probablement originaires d’Amazonie, arrivent sur le littoral et chassent les premiers habitants. Ils parlent des langues de la famille linguistique arawak.
À la fin du VIIie siècle, des indiens Caraïbes, les peuples Kali'na (ou Galibis) et Wayana occupent à leur tour les littoraux et l'est de l'actuelle Guyane, ils parlent le caribe.
Plusieurs dizaines de nations amérindiennes ont conjointement ou successivement peuplé la Guyane et l'actuel État brésilien de l'Amapá depuis 400 ans.

Des indices archéo-historiques font penser qu'au XVIe siècle, une partie au moins des sous-groupes qui donneront les Wayana, vivait au Nord de l'Amazone. Au début du XVIIIe siècle, remontant progressivement le Paru de leste et le Jari, ils semblent avoir absorbé des peuples de chasseurs cueilleurs (dont Upurui et Opagwana). Les Wayampi sont cités par les Portugais au XVIIe siècle comme occupant les rives du Rio Xingu au sud de l'Amazone, qu'ils semblent avoir franchi en vagues successives après 1720.

Au XVIIIe siècle, deux nations amérindiennes remontent vers le nord, alors que les envahisseurs venus d'outre-mer colonisent l'Amérique du Sud, amenant armes et microbes inconnus sur ce continent. C'est le temps de la colonisation qui arrive.

Le 5 août 1498, au cours de son troisième voyage, Christophe Colomb longe pour la première fois les côtes de la Guyane. Des populations indigènes amérindiennes occupent le littoral, et sont estimées à environ 30 000 Amérindiens pour la Guyane française, au siècle suivant, ils ne sont plus que 25 000.

À l'hiver 1500, le capitaine espagnol Vicente Yañez Pinzon, qui avait accompagné Christophe Colomb lors de son premier voyage et qu'une tempête jette le 26 janvier dans le delta de l’Amazone, reconnaît la côte portugaise jusqu'à l'Orénoque, future frontière de la Guyane.

Les Guyanes n'étant pas concernées par le traité de Tordesillas de 1494 qui traçait les limites territoriales entre l'Espagne et le Portugal, vers 1503, un premier groupe de colons français se serait installé dans l’île de Cayenne pendant quelques années.

XVIIe siècle


De 1604 à 1652, des tentatives de colonisation ont lieu. En 1604, le capitaine Daniel de La Touche, seigneur de la Ravardière est le premier Français à faire une reconnaissance sérieuse de la Guyane. Le pays est alors appelé France équinoxiale.

De 1616 à 1626, des colonies permanentes néerlandaises s'installent sur les estuaires des fleuves Essequibo (colonie d'Essequibo), Berbice (colonie de Berbice) et Demerara (colonie de Démérara). En 1630 des Britanniques s'implantent à l'embouchure du fleuve Suriname.

En 1624, le roi de France Louis XIII ordonne l’installation des premiers colons originaires de Normandie et en 1626, le cardinal de Richelieu autorise la colonisation de la Guyane. En 1630, une nouvelle colonie s’installe sur les rives du Sinnamary sous les ordres de Constant d'Aubigné. En 1638, le cardinal de Richelieu confie au capitaine Bontemps le soin de coloniser les territoires de Guyane avec 1 200 Français.

En 1643, le Français Charles Poncet de Brétigny de la Compagnie de Rouen rejoint les premiers colons à la tête d'un groupe de 400 nouveaux colons. Il achète aux indiens Galibis une colline à l'embouchure de la rivière Cayenne et lui donne le nom de « mont Cépérou », du nom du chef indien. Il y fait bâtir un petit village et le fort Cépérou qui deviendra Cayenne. Il a recours aux persécutions et humiliations contre les Indiens autochtones qui finissent par se révolter. En 1643, Bretigny introduit l'esclavage, et sa colonie française est détruite quand revient le capitaine Mirbaut en 1647 avec du ravitaillement, des Capucins et le Sieur de la Forest, nouveau commandeur. En 1647, une deuxième expédition pour récupérer le fort est menée par le Sieur d’Ormeilles mais le capitaine du vaisseau l'abandonne pour aller aux Antilles et en 1648, il ne reste plus que vingt-cinq colons français.

Première guerre anglo-néerlandaise et première population d'origine africaine


« première guerre anglo-néerlandaise » La première population d'origine africaine à Cayenne est constatée au début des années 1650, période d'arrivée des Français dans le sillage des patentes données par le Roi de France en 1651 à la Compagnie de Jésus pour s'installer aux îles, et de la création en septembre 1651 de la Compagnie de Paris, chargée par le roi de développer la culture du sucre. Mais ces premiers africains sont d'origine anglaise, à l'époque où l'essor sucrier de la Barbade anglaise, où sont réfugiés de nombreux partisans du roi Charles II, est stoppé par les conflits régilieux et militaires. Face aux menaces d'Oliver Cromwell d'organiser le blocus de cette île, qu'il exécute fin 1650 avant de s'en prendre à ses partenaires commerciaux hollandais, Anthony Rowse en était parti, envoyé par le gouverneur Lord Willoughby fonder une autre colonie dans l'actuel Suriname. C'est Fort Willoughby, où l'esclavage sera d'abord développé par cette importante colonie anglaise, à l'embouchure de la rivière Surinam lieu du futur Paramaribo, où vivait déjà depuis deux ans un colon isolé et sa famille du nom de Jacob Enoch en bonne amitié avec les indigènes.

Après avoir négocié avec les chefs amérindiens, Anthony Rowse y avait installé dès 1650 cinq cents plantations de sucre où travaillaient 1 000 blancs, aidés par 2 000 esclaves noirs venus de la Barbade anglaise.

La première guerre anglo-néerlandaise, démarrée le 10 juillet 1652, gène ensuite le commerce sucrier anglais et fait monter les cours du sucre car elle s'ajoute à l'effondrement du Brésil hollandais.

Côté français, à 300 km au sud-est, l'année 1652 est alors le théâtre de deux grandes expéditions, préparées dès l'année précédente, par la Compagnie de Rouen, une soixante d'hommes partis en février 1652 avec Huet de Navarre, ancien capitaine de Poncet, puis par la Compagnie de Paris, appelée aussi "Compagnie de la France équinoxiale ou de la Terre-Ferme d'Amérique"7, fondée en septembre 1651 par les Sieurs Balthazar Le Roux de Royville et Du Plessis.

La compagnie des « douze seigneurs » de la Compagnie de Paris a recruté 500 soldats et autant d'ouvriers, embarqué au "pont Rouge de Paris", (l'actuel pont Royal) le 18 mai 1652. Partis du Havre le 2 juillet 1652 29 septembre 1652, ils débarquent à 800 hommes à la pointe du Mahury et y trouvent les survivants.

En octobre 1652, quelques semaines après leur arrivée, sur une autre rivière, les colons français menés par le capitaine Duplessis capturent un navire anglais à bord duquel se trouvaient 14 esclaves s'exprimant dans une langue de base lexicale portugaise, et disant avoir tous été capturés sur la même plantation à "Fernanbouch", c'est-à-dire le Pernambouc brésilien alors détenu par les Hollandais, sur fond de première guerre anglo-néerlandaise.

Mal préparés et pénalisés par les erreurs des tentatives françaises précédentes, surdimensionnées et prosélytes, ces colons sont rapidement décimés par les fièvres et des guerres avec les Indiens Galibi. Les survivants fuient vers le Suriname le 27 décembre 1653, selon le témoignage publié en 1664, douze ans après, par l'un d'eux, le père Antoine Biet, pour aller à la Barbade puis leur destination finale, les Antilles françaises.

Un troisième projet de colonisation de Cayenne sera l’œuvre de Pierre de la Vigne et Sieur de la Poterie, de la Compagnie de la Terre Ferme de l’Amérique méridionale. La flotte arriva bien en Martinique mais s’installa finalement au Vénézuéla espagnol, dans l’embouchure de l’Orénoque en 1656.

Les trois colonies hollandaises de Cayenne en 1660


Au début de 1654, après la perte du Brésil hollandais, un groupe de Néerlandais du Brésil aurait atteint Cayenne, avec des esclaves, mais le manque de provisions et de bateaux qui a suivi la chute de Récife en janvier 1654 rend cette théorie improbable. C'est vers 1660, six ans après que sont arrivés d'Amsterdam, quelques rares anciens du Brésil hollandais.

En 1655, la Chambre d’Amsterdam de la Compagnie des Indes occidentales (WIC) donne le patronage de Cayenne au commerçant d’Amsterdam Jan Claes Langedijck, en liens avec Nieuw-Nederland (New York). Il a aussi un agent sur l’île anglaise de la Barbade, chroniquement en manque de victuailles et matières premières, d'où il voyage deux fois vers Cayenne en juillet 1651 et février 1652, où il noue des bonnes relations avec les Amérindiens puis observe la fuite des Français en décembre 1653. Il ne s'installe à Cayenne qu'en 1656 dans les ruines d'un vieux comptoir français qu’il baptise Fort Nassau. Le pilote de son navire défriche des terrains avec les indigènes, payés en couteaux. En 1658, il tente de recruter des colons à Amsterdam, échoue, et doit recourir à 30 ou 3513 garçons d’orphelinats, en se plaçant au service de la WIC d’Amsterdam. Revenu fin 1659, il découvre que deux autres expéditions font aussi voile vers Cayenne : la WIC a envoyé au même moment un autre hollandais, l'architecte et diplomate Balthazar Gerbier, qui avait travaillé au service du roi Charles Ier d'Angleterre. Il veut creuser une mine sur la Montagne d’Argent et installer d’autres colons sur le bas Approuague afin de planter du tabac. Il arme le navire "St Jean Evangelist", qui arrive en janvier 1660 avec des colons et des mineurs de la « Nouvelle Compagnie de Guyane ».

Une troisième implantation a été négociée par Paulo Jacomo Pinto pour que trois convois, constitués de juifs granas de Livourne puissent se réfugier au nouveau monde, de 1658 à 16594. Une partie se perd dans la Caraïbe sur l'île de Tobago, où ils dépériront et obtiendront une indemnisation puis cultiveront le cacao.

Ceux qui arrivent à Cayenne se heurtent à Langedijck. Le 10 mai 1660, Cornelis Fransen, capitainte du navire Abrahams Offerande, déclare à son retour à Amsterdam que ce dernier leur a refusé la permission de débarquer, mettant en difficulté les passagers de son navire. Langedijck demande aussi 2000 florins d'indemnités à Balthazar Gerbier, en prétextant des dégâts dans son champ de canne à sucre, tout d'abord imputés aux arrivants juifs, et tente d'extorquer le même montant sous forme de caution à tous les arrivants. Mais le Capitaine Van Dalen, arrivé début janvier 1660 sur un autre navire de l'expédition, le Het landt van Beloften souligne qu'il a en fait très peu de cultures, son établissement ne comptant qu'une trentaine de personnes. Le navire "L’Eendracht" arrive le 17 février 1660 avec des mineurs pour Balthazar Gerbier, déposés cette fois direcement à la Montagne d’Argent. À la suite d'une querelle, une partie de ces colons qui ne veulent plus devenir mineurs le poursuivent à Cayenne jusqu'à la maison de Langedijck, tuent sa fille, puis sont arrêtés et expulsés.

Les juifs de Livourne ont entre-temps tenté de s'implanter sur la terre ferme, mais en juillet 1660, le navire "St Mattheus" arrive avec de nouveaux ordres de la WIC répondant à leurs plaintes: Langedijck doit accepter leur présence. Après cette intervention de la WIC, les juifs de Livourne fondent ainsi une autre colonie néerlandaise sur l’île de Cayenne, mais dans l’Anse de Rémire, avec des actionnaires d’Amsterdam, Abraham Cohen et Antonio Luis.

Ces Juifs de Livourne, ou juifs à Livourne avaient afflué dans le port italien en raison des persécutions subies à Oran, alors sous contrôle espagnol. Egalement en 1660, ils s'implantent aussi sur site de Thorarica, habité par des juifs hollandais dès les années 1620 et à Nieuw Middelburg, dans le territoire d'Essequibo (actuel Guyana)15 sur cinq hectares de terres non loin du fleuve Suriname, formant le village de Cassipora, du nom de la crique où il se situe ou sera retrouvé le plus vieux cimetière juif de la colonie dont l'épitaphe la plus ancienne date de 16666.

A Cayenne, un peu plus tard, d’autres marchands juifs arrivent. En 1660, la famille d’Abraham Drago d’Amsterdam signe un contrat avec Gabriel Lavella (Drago) pour cultiver la terre avec des esclaves. David Cohen Nassi, via contrat daté du 12 septembre 1659, avait fondé cette colonie de 200 à 300 personnes, dotée d'une synagogue et d'un moulin à sucre à énergie hydraulique, dans la crique Rorota, appelée « Aremire », décrite par un missionnaire français, le père Labat, et exemptée d'impôt pour ses dix premières années. Elle emploiera juqu'à 50 esclaves, les archives évoquant un capitaine Langouillon, venu en 1660 et 1661, pour en livrer.

La WIC remplace en 1663 Langedijck, par Quirijn Spranger, ex-secrétaire du gouverneur Johan Maurits van Nassau au Pernambouc. Les archives font état d'un capitaine Langouillon, qui était sur l’Île de Cayenne, venu en 1660 et 1661, pour livrer des esclaves. Resté au Brésil jusqu’à la reddition de Recife aux Portugais en 1654 13 avant de revenir à Amsterdam, il est devenu partenaire des frères Sweerts, autres ex-hollandais du Brésil, installés en Guadeloupe en 16567 après être repassés par Amsterdam.

En juin ou juillet 1663, Quirijn Spranger débarque ainsi avec 190 colons à Cayenne.



La brève conquête française de mai 1664


La conquête française de mai 1664 est menée par Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre et Alexandre Prouville de Tracy, ex-gouverneur français de Saint-Christophe, qui s'était heurté en 1645 au gouverneur en titre. L'arrivée des Français en mai 1664 est prévue dans une société créée en 1663 pour faire pièce aux Hollandais. Elle est racontée par le journal « Hollantsche Mercurius »12, qui observe qu'elle suivie du retour des Hollandais aux Pays Bas via une escale à La Rochelle, en parlant de « déportation » et en décrivant une flotte de cinq vaisseaux et 1 200 colons. En réalité, un accord avec les Hollandais est trouvé : plusieurs articles du texte montrent que les Français ont accepté une présence hollandaise et la religion des Juifs, permettant à plusieurs colons hollandais de rester quelques années. Malgré l'antisémitisme de l'époque, qui insistait pour interdire la culture du sucre aux non-catholiques, une brève description de la colonie néerlandaise faite alors par Jacques-François Artur souligne que la cinquantaine de « Juifs qui avaient à eux 80 esclaves nègres »8 étaient les premiers parvenus à faire du sucre sur place. Cependant, les deux tiers des Juifs de Remire-Montjoly, soit environ 300 personnes, sont partis s'établir au Suriname.

Deux transactions ont lieu. Spranger vend d'abord ses propriétés, avec les 32 esclaves restant, au français de la Barre pour 14 000 florins, générant un contentieux, répertorié aux archives municipales d’Amsterdam : le premier propriétaire, Langedijck fait appel à trois témoins attestant que Spranger s’est approprié ses biens. Parmi eux, « Bastiaen Miljou » de Paris, interprète des négociations avec Lefebvre de La Barre, venu en juin 1663 dans le même bateau que Spranger et qui confirme les spoliations effectuées par ce dernier. Puis ce sont les Jésuites français qui s'installent sur une plantation hollandaise, rachetée officiellemen en 1668.

La deuxième guerre anglo-néerlandaise


Le premier essor, très progressif, de l'esclavagisme français en Guyane a lieu au moment de la deuxième guerre anglo-néerlandaise, lancée puis perdue par l'Angleterre de Charles II, sur fond de contestation violente par les colons français du monopole de la Compagnie française des Indes occidentales. La colonie a pour vocation d'exporter du roucou, de l'indigo, du coton, du café, de la vanille, des épices et des bois exotiques mais surtout de la canne à sucre mais cette dernière reste dans un premier temps à court de main d’œuvre, comme en témoigne la correspondance entre les gouverneurs successifs de la Guyane et la Cour au sujet de cette pénurie, à tel point que des historiens considéraient encore en 1960 que la traite des Noirs en Guyane n'intéresse que le 18e siècle, car étant restée « pratiquement inexistante » au précédent.

Un marchand d'esclaves hollandais, Vernal, revend des esclaves, moins d'un an après la conquête française de 16640. Dans son rapport de 1666, le gouverneur observe que la colonie française en comptait en 1665 un total de 2601, effectif qui va stagner pendant près de dix ans, puis monter brusquement en 1677 à 1454 esclaves.

Entre-temps, l'habitation Loyola, fondée par les Jésuites français, finalise en 1668, après la fin de la deuxième guerre anglo-néerlandaise, l'achat de la plantation d'Abraham Drago, gérée par Gabriel Lavella Drago. Les témoignages des missionnaires jésuites à la fin du XVIIe siècle font état de «missionnaire des Nègres» comme on disait en Guyane, chargés de catéchiser les esclaves à leur débarquement avant dispersion dans les habitations, dans les «langues de Guinée» que certains Jésuites maîtrisaient et jusqu'à 500 esclaves y travailleront au début du siècle suivant.

La deuxième guerre anglo-néerlandaise a vu la France s'allier aux Hollandais, qui le 27 février 1667, menés par Abraham Crijnssen et avec l'aide d'esclaves marrons cachés dans la jungle envahissent la colonie anglaise fondée puis 1650 par Anthony Rowse : Fort Willoughby est alors rebaptisé Fort Zeelandia. Puis en août 1667, sous les ordres du capitaine John Harman et son lieutenant Henry Willoughby, c'est cette colonie anglaise située à 400 km qui envahit à son tour Cayenne : Remire-Montjoly est totalement détruite. Les Anglais la pillent et embarquent la cinquantaine de Juifs présents au Suriname, où une petite communauté juive avait été accueillie par les Anglais en 1661 quand Charles II d'Angleterre, à la suite de la pétition de Caceres et Fraso, leur avait donné l’autorisation de s’installer le long du fleuve Suriname, une des artères de communication de la colonie, avec le droit de commercer, de pratiquer publiquement leur culte et de créer des tribunaux rabbiniques.

Mais le traité de Bréda concluant la guerre a déjà été signé en Europe le 31 juillet 1667: les Hollandais qui ont envahi l'estuaire de la Tamise début 1667, en profitant de la peste puis du grand incendie qui ont ravagé Londres en 1665 et 1666, en sont les grands gagnants. Souhaitant stopper l’expansionnisme anglais en Amérique du Sud et dans la Caraïbe, ils leur imposent ce traité où le Suriname devient hollandais en échange de New-York.

Le négrier hollandais Vernal ne reviendra à Cayenne, avec une seconde déportation d'Africains capturés sur la Côte des Esclaves, qu'entre 1669 et avril 16710. Entre-temps, les planteurs de Cayenne écrivent des lettres désespérées au Ministère de la Marine français pour réclamer des esclaves, reprochant, comme aux Antilles, à la Compagnie française des Indes occidentales de n'en livrer aucun. L'un d'eux, Boulais, en achète 3 à un planteur français des Iles du Cap Vert. Finalement, en octobre 1672, plusieurs navires en amènent: la colonie de la presque-île de Cayenne s'étend alors au continent. Une autre plantation, fondée par le Gouverneur Antoine de Noël de la Trompe d'Or, puis revendue à sa mort en avril 1671 à Cyprien Lefebvre de la Barre, chevalier de Lézy, qui sera gouverneur en 1665-1667 puis 1669-1670, est observée par Jean Goupy des Maret, investisseur dans les moulins à sucre de Rémire.

En 1675, il y dénombre 55 esclaves. Une quinzaine d'années après, il s'intéresse à l'origine des 92 esclaves présents, dont 61 sont nés en Afrique, arrivés depuis une trentaine d'années (1660-1688) via 12 voyages différents. Il observe que l'Angola et la Côte des esclaves (Bénin) sont dominants, d'où leur parler entre-eux de la langue Portugaise, probablement dès les premières années d'esclavage. Selon l'historien Gabriel Debien, le rapport du navire négrier "Soleil d'Afrique" qui vendit 134 esclaves à Cayenne en 1679, montre un parcours de 11 mois, dont 2 le long de la "Côte Koromantin" depuis Axim jusqu'à Accra, au cours duquel il en acheta 380 esclaves, dont 332 via seulement neuf acquisitions de plus de dix esclaves., la plus grande étant de 3310.. Plus de la majorité, soit 172, a été acheté dans les Forts européens (aux Danois 84, aux Anglais 78 et aux Hollandais 10)10. Les Néerlandais prennent temporairement les établissements français de Guyane en 1676.

La reprise de Cayenne par d'Estrées en décembre 1676



Les Néerlandais prennent temporairement les établissements français de Guyane en 1676. L'amiral français d'Estrées reconquiert la même année le Suriname pour le compte de la France. Durant l'été 1676, d'Estrées se rend auprès du roi et suggère d'urgence d'armer des navires contre les possessions hollandaises situées aux Indes occidentales. La flotte hollandaise commandée par Jacob Binckes avait pris Cayenne en mars 1676 et avait ensuite repris Tobago aux Anglais, puis continué sa route vers le nord, pillant les comptoirs français de Saint-Domingue et Marie-Galante au profit de Tobago, où étaient stationnés 200 soldats. En octobre, d'Estrées appareille depuis Brest avec quatre vaisseaux de cinquante canons et quatre frégates armées, comprenant 400 hommes. Les noms des navires sont le Glorieux, navire amiral, le Fendant, le Laurier, le Soleil d'Afrique, l'Intrépide commandé par Louis Gabaret, le Marquis, la Friponne et la Fée. Le 21 décembre, ils reprennent Cayenne, de nuit

Les pertes de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg


La Guerre de la Ligue d'Augsbourg lancée par Louis XIV contre les autres puissances d'Europe donne un coup d'arrêt à la colonie, qui espérait au contraire en bénéficier. Le capitaine Du Casse, patron de la Compagnie du Sénégal, arrive à Cayenne en avril 1689 avec 5 navires et l'ordre de réquisitionner la population blanche pour un raid contre les Hollandais au Surinam afin de ramener à Cayenne les esclaves capturés. Ce raid tourne au « désastre complet »10, avec une centaine de pertes, constatées dans un document de 16930, l'année où Ducasse organise un autre raid pour voler des esclaves, cette fois à la Jamaïque, en ramenant 1300 à Saint-Domingue. Entre-temps, le 29 décembre 1689, pour bâtir à la hâte une forteresse à Cayenne, le gouverneur indique avoir fourni à l'ingénieur du Roi 500 esclaves depuis 7 mois, puis 8 mois plus tard constate la mort de 150 d'entre eux dans ces travaux, signifiant la ruine de la colonie.

Les explorations françaises du territoire de l'Araguary


À la fin du XVIIe siècle, des explorations françaises organisées depuis la Guyane découvrent le territoire de l'Araguary, aujourd'hui brésilien.

XVIIIe siècle


En 1713, le traité d'Utrecht considère le fleuve Maroni comme la frontière ouest de la Guyane française. Par ce traité, le roi Louis XIV abandonne totalement le bassin de l'Amazone aux Portugais, mais la difficulté à fixer les frontières géographiques en Amazonie va être la source de disputes durant deux siècles. Les deux parties ne cessent de rechercher l'extension de leur territoire respectif par l'installation de postes militaires, de missions religieuses et de comptoirs commerciaux. Ces disputes se termineront en 1900 par un arbitrage suisse qui fixe la frontière entre le Brésil et la France.

Vers 1750, de nombreux Amérindiens s'installent sur le territoire.



En 1762, les Jésuites sont expulsés de la Guyane sur ordre de Louis XV : l’expulsion des Jésuites (ordonnance royale de Louis XV) précède l’implantation en Guyane par la volonté du ministre français Choiseul d’une nouvelle colonie de peuplement; des milliers de personnes sont envoyées de France pour accélérer de manière décisive la colonisation des terres. Cette politique volontariste échoue car rien n'a été préparé pour les accueillir.

En 1764, une campagne de propagande principalement menée en Alsace et en Lorraine (dès 1763) conduit environ 15 000 Français dont 12 000 Alsaciens et Lorrains vers le port de Rochefort, à destination des savanes de l'Ouest guyanais. En effet, après la perte du Québec, Choiseul veut faire de la Côte Sauvage une nouvelle colonie de peuplement afin de réaffirmer la position française en Amérique. Choiseul, qui s'imagine la Guyane comme un paradis luxuriant, a une méconnaissance totale du terrain. Le projet colonial est réalisé dans l'approximation. Les colons, dont un certain nombre est déjà malade sur le bateau surpeuplé, débarquent à Kourou en pleine saison des pluies et dans les marais. 12 000 colons meurent dans l'année de maladies (dysenterie, fièvre jaune, syphilis, paludisme). L'expédition, menée par Choiseul, est un cuisant échec, le paradis guyanais se transforme en enfer. Une soixantaine de familles de survivants au « désastre de Kourou »24 se réfugient sur le petit archipel en face de Kourou, baptisé Îles du Salut pour l'occasion, avant de retourner en France.

Un gouverneur compétent est enfin nommé en 1776. Pierre-Victor Malouët, secondé par l'ingénieur Joseph Guisan, d'origine suisse, entreprend un programme de réforme de l'agriculture et d'aménagement de territoires agricoles. Le territoire va connaître une période de relative prospérité jusqu'à la Révolution française.

À partir de 1792, la Révolution française fait de Cayenne un lieu de déportation pour les prêtres réfractaires et les ennemis politiques de la Révolution. Le premier bagne, celui de Sinnamary, est créé. Jusqu'en 1805, le territoire est un lieu de déportation pour les opposants politiques aux différents régimes qui se succèdent en France. En 1794, la République Française abolit l'esclavage mais remplace les esclaves par les religieux français et belges. C’est le conventionnel André Pomme, premier député de Guyane, qui est à l'origine du projet de déportation des religieux français et belges.

XIXe siècle


Le rétablissement de l'esclavage par Napoléon s'effectue en Guyane par un texte officiel à la fin de l'année 1802. L'arrêté du 7 décembre 1802, présumé du consul Cambacérès rétablit l’esclavage pour ceux qui n'ont pas été affranchis, sous une forme déguisée « la conscription de quartier »27, car la Guyane n'est pas concernée par la Loi du 20 mai 1802 qui maintient l'esclavage en Martinique. Une partie de la population noire refuse cet état et s'enfuit en forêt, privant ainsi de main-d'œuvre l'économie guyanaise affectée par ailleurs par les difficultés de la France. Ces personnes prennent le nom de Marrons et s'installent sur les berges d'un fleuve qui prendra le nom de Maroni.

En 1809, après la défaite de la flotte française à la bataille de Trafalgar de 1805, des forces portugaises venant du Brésil et soutenues par les Britanniques, occupent la Guyane, en représailles à l'invasion française du Portugal, menée par Napoléon Ier. Cette occupation, qui ne perturbe toutefois pas la vie quotidienne des habitants, se poursuit jusqu'en 1814. Les Portugais se retirent au lendemain de la première abdication de Napoléon Ier.

Après 1817 et la fin des guerres napoléoniennes, la Guyane connaît une période très prospère grâce à l'esclavage et à la reprise du plan de développement de Joseph Guisan[réf. souhaitée].

À partir de 1828, les sœurs de Saint-Joseph de Cluny, sous l'impulsion de la mère Anne-Marie Javouhey, rachètent des esclaves pour les libérer et leur donner du travail dans la région de Mana. Le député républicain français de la Martinique et de la Guadeloupe, Victor Schœlcher, soutient leur action et développe une action politique qui aboutira, au décret du 27 avril 1848 confirmé par la Constitution du 4 novembre 1848 et qui édicte l'abolition définitive de l'esclavage. La loi nouvelle applicable sur les territoires français implique que tout esclave touchant le sol français est déclaré libre, ce qui va provoquer la fuite massive des esclaves placés sous la coupe des grands propriétaires brésiliens. Ceux-ci qui réagissent très violemment, et en mai 1851, ils entrent en territoire français, à Mapa, pour récupérer 200 esclaves en fuite, ce qui va réanimer de façon le problème des limites entre les territoires français, brésiliens et hollandais.


Quartier spécial et disciplinaire, Saint-Laurent, 1954.



La fin de l'esclavage, qui concerne près de 13 000 personnes sur les 19 000 habitants de la Guyane, a pour conséquences immédiates le départ de la main-d'œuvre servile hors des plantations et l'effondrement de l'économie de la Guyane. Pour pallier le manque de main-d'œuvre, Napoléon III décide en 1852 la déportation des forçats vers la Guyane.

Dans le même temps, des coolies originaires des Indes et de Chine sont recrutés sous contrat à partir de 1853.

À partir de 1854, avec la loi de la transportation, Napoléon III fait construire les célèbres bagnes de Cayenne, de l'île du Diable et de Saint-Laurent-du-Maroni (1858). La commune de Saint-Laurent-du-Maroni devient le centre administratif du système pénal, vers lequel seront envoyés près de 90 000 hommes et 2 000 femmes. Dans un premier temps, les bagnards sont envoyés dans les lieux les plus retirés et les plus insalubres qui soient, mais les pertes enregistrées parmi les détenus sont énormes.

Plus d'un tiers meurt en Guyane[réf. souhaitée]. La corruption et l'inégalité sociale deviennent les bases de l'organisation sociale pénitentiaire.

En 1855, Félix Couy découvre le premier site aurifère sur un affluent de l'Approuague. Des tonnes d'or sont extraites de la rivière Inini, un affluent du Haut-Maroni, dans le sud-ouest du pays. C'est le début d'une ruée vers l'or qui durera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et qui amènera de nombreux émigrants provenant essentiellement des Antilles. Une banque de prêt et d'escompte est créée, qui attire d'autres investisseurs qui affluent face à la demande qui se fait de plus en plus forte. Ces derniers repartiront à partir de 1873 lorsque la France connaîtra une grande dépression jusqu'en 1892.

En 1860, la liberté de navigation sur le fleuve Maroni est consacrée.

À partir de 1861, la France et la Hollande se contestent le territoire richement aurifère du cours supérieur du fleuve Maroni. Les Français estiment que le cours d'eau formateur est le Tapanahoni, alors que les Hollandais soutiennent que c'est le Lawa. En 1891, la contestation est arbitrée par le tsar de Russie au détriment de la France qui perd une zone de 25 000 km, riche en minerais d'or[réf. souhaitée].

A la fin du XIXe siècle, viennent s'installer en Guyane des Libanais et des Chinois de Formose (Taiwan), de Singapour et de Chine continentale.

En 1900, un arbitrage définitif rendu par le Conseil fédéral suisse fixe la frontière franco-brésilienne sur l'Oyapock, au détriment de la Guyane française qui perd un territoire de 260 000 km. La France considérait, non sans de sérieuses raisons, que la rivière Japoc découverte par Vicente Yáñez Pinzón en 1499 ne correspondait pas à l'Oyapock mais au fleuve Araguary plus au sud, et que les phénomènes de subsidences et d'accumulation depuis le XVIIe siècle avaient bouleversé le dessin de la côte entre l'Amazone et l'Oyapock,. Mais les Brésiliens menés par le Baron de Rio Branco, mieux préparés et soutenus par de très forts intérêts politiques et diplomatiques, finissent pas imposer leur propre vision, mettant fin à deux siècles de disputes.

XXe siècle



Après l’éruption de la montagne Pelée, le 8 mai 1902, qui a détruit la ville de Saint-Pierre en Martinique et tué 28 000 personnes en quelques minutes, de nombreux Martiniquais se réfugient en Guyane.

À partir de 1902, la France et les Pays-Bas se disputent à nouveau le territoire du cours supérieur du Lawa. Les Français estiment que le cours d'eau formateur est le Litani, alors que les Néerlandais soutiennent que c'est le Marouini. En 1935, un accord est trouvé, à l'avantage des Français qui récupèrent ainsi une zone de 6 000 km, riche en minerais d'or.

Entre 1910 et 1930, c'est l'apogée de la ruée vers l'or. Plus de 10 000 chercheurs d'or écument la forêt guyanaise, entraînant la croissance du commerce local et la fermeture des dernières grandes plantations.

À partir de 1923, Le journaliste Albert Londres, de retour en métropole après une visite en Guyane, se fait l'écho des conditions de vie des bagnards guyanais. Une vaste campagne d'opinion menée par Albert Londres, le député de la Guyane Gaston Monnerville et de nombreux journalistes aboutit en 1938 à une loi mettant fin au bagne en interdisant de fait tout nouveau transport de bagnards, les peines de travaux forcés étant abolies dans le droit pénal français. Au total, quelque 90 000 bagnards auront été déportés en Guyane. La fermeture effective n'a lieu qu'en 1946, après la fin de la Seconde Guerre mondiale et les derniers rapatriements ont lieu en 1953; Le dernier forçat embarque le 1er avril. La fermeture du bagne impacte fortement l'économie du territoire et entraîne un dépeuplement.

En 1938, une commission franco-néerlando-brésilienne détermine le point de trijonction marquant la séparation entre les territoires français, surinamais et brésilien.

En 1940, la Guyane reste sous l'autorité du gouvernement de Vichy et ne rallie la France combattante qu'en mars 1943. Dans les bagnes, des détenus meurent de faim ou de maladie. Après la guerre, l'état sanitaire du territoire est déplorable et oblige le gouvernement français à prendre des mesures sanitaires importantes.

En 1946, la Guyane obtient le statut de département français, mais le territoire a beaucoup de peine à décoller économiquement à cause des coûts de production élevés et sa balance commerciale est très déficitaire.

En 1961, la population du territoire est de 33 000 habitants.

À partir de 1963 il faut trouver l'emplacement du nouveau centre spatial français pour remplacer celui de Colomb-Béchar en Algérie. La décision, prise par le général de Gaulle, de la construire en Guyane est prise en 1964 car ce territoire présente de nombreux avantages :

  • Une situation géographique privilégiée à proximité de l'équateur et favorable aux missions géostationnaires ;
  • Une large ouverture sur l'océan autorisant toutes les inclinaisons d'orbites ;
  • L'absence de cyclones et de tremblements de terre ;
  • La faible densité de population ;
  • Il s'agit d'un territoire national français.

Construit à partir de 1965, le nouveau Centre spatial guyanais (CSG) s'est depuis développé, au rythme de l'aventure spatiale française (sonde « Véronique », lanceur « Diamant B ») puis européenne (lanceur « Europa II »), puis avec le programme européen des lanceurs Ariane, qui va être un véritable succès commercial et mondial. C'est aujourd'hui le port spatial de l'Europe.

Le 9 avril 1968 est lancée la première fusée-sonde « Véronique ». Depuis cette date jusqu'en 2003, plus de 500 lancements sont réalisés à partir du centre de Kourou, dont plus de 160 lancements « Ariane », le premier exemplaire décollant le 24 décembre 1979.

Dans les années 1970, le Suriname, malgré la convention de 1978 et l'accord de coopération de 1988, reprend à son compte les thèses néerlandaises et conteste la frontière fixée sur le Litani ; les cartes surinamaises indiquent la frontière sur le Marouini. Cependant, depuis la guerre civile qui a dévasté le Surinam de 1986 à 1991, la revendication territoriale n'est plus officiellement évoquée.

À partir de 1982, avec les lois sur la décentralisation, un transfert de compétence de l'État vers les organisations territoriales est mis en place.

Le 15 juin 1988 est lancé le premier exemplaire du lanceur Ariane 4 et le 4 juin 1996 est lancé le premier lanceur Ariane 5 (le vol 501), son premier vol commercial a lieu le 10 décembre 1999.

Dans les années 1990, le niveau de vie de la Guyane, territoire français intégré à l'Union européenne, surpasse largement celui de la région et cela provoque de forts courants migratoires en provenance des pays voisins en crises économiques et sociales, comme Haïti, le Suriname (ex-Guyane néerlandaise) et le Brésil.

En 1999, la population du territoire se monte officiellement à 160 000 habitants. En réalité, elle dépasse probablement les 200 000.

XXIe siècle


En 2017, la population de la Guyane est de 268 700 habitants.
La population amérindienne est, en 2015, estimée entre 6 000 et 9 000 personnes, dont la majorité vit dans des « zones protégées » à l'accès strictement réglementé par les pouvoirs publics. Elle est composée de six groupes : les Kalina (anciennement appelés Galibis) et les Wayana de langue caribe, les Palikur et les Arawak proprement dits, de langue arawak, les Wayampi (ou Oyampis) et les Tekos (anciennement appelés Emerillons) de langue tupi.
En novembre 2008, le département de Guyane est bloqué par de nombreux barrages routiers érigés pour protester contre le prix des carburants à la pompe. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de la Guyane (CCIG), Jean-Paul Le Pelletier, annonce la fermeture du port de commerce et de l'aéroport international de Rochambeau.
En mars 2017, une grève générale immobilise le département. Elle débouche sur la signature du protocole des accords de Guyane « Pou Lagwiyann dékolé » [archive] le 21 avril 2017, qui est à la fois une reconnaissance par l’État de l’urgence de la situation guyanaise ainsi qu’un engagement sur un plan exceptionnel d’un montant d’un milliard d’euros.